Plusieurs essais randomisés et contrôlés rigoureux comportant des suivis à long terme ont montré que les écrans solaires réduisent le risque de carcinome épidermoïde et de mélanome.
Les écrans solaires commerciaux protègent la peau contre les effets nocifs des rayons ultraviolets grâce à leurs ingrédients chimiques ou minéraux.
L’Association canadienne de dermatologie recommande l’utilisation d’une quantité adéquate d’écran solaire à large spectre doté d’un facteur de protection solaire d’au moins 30 pour la plupart des enfants et des adultes dans le cadre d’une stratégie de photoprotection complète.
Selon des données émergentes, certains ingrédients des écrans solaires chimiques sont absorbés par voie systémique, mais la portée clinique de ce phénomène reste à définir; il faudra approfondir la recherche pour vérifier si cela est préjudiciable.
Les filtres ultraviolets des écrans solaires chimiques pourraient être nocifs pour l’environnement.
Plus de 80 000 cas de cancer de la peau sont diagnostiqués au Canada chaque année1. Étant donné qu’on estime à 80 %–90 % la proportion de ces cancers qui sont associés à une exposition aux rayons ultraviolets, on préconise l’utilisation d’écrans solaires qui bloquent les rayons ultraviolets comme importante mesure de prévention des cancers de la peau2,3, des coups de soleil et du photovieillissement cutané (voir définitions à l’annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201085/tab-related-content). Il a été démontré que les écrans solaires réduisent l’incidence du mélanome et des cancers de la peau non mélaniques4,5. Tant l’Association canadienne de dermatologie que l’American Academy of Dermatology recommandent l’utilisation d’écrans solaires pour la prévention du cancer de la peau6,7. Or, depuis la mise au point du premier des écrans solaires commerciaux en 1928, on s’interroge sur l’innocuité et l’efficacité de ces derniers, et plus récemment, on s’est inquiété de leurs répercussions environnementales. Nous résumons ici les données probantes relatives à l’efficacité et aux préjudices associés aux écrans solaires pour aider les médecins à bien conseiller leurs patients (encadré 1).
Données utilisées pour la présente revue
Nous avons procédé à une interrogation ciblée du réseau MEDLINE à partir d’une combinaison des mots clés en langue anglaise « sunscreen », « skin cancer », « melanoma », « squamous cell carcinoma », « basal cell carcinoma », « photoaging », « safety » et « environment » afin de dégager les études publiées entre 1984 et 2020. Nous avons plus spécifiquement cherché des essais randomisés et contrôlés, des revues systématiques et des méta-analyses portant sur les questions cliniques de cet article. Nous avons aussi identifié les articles de synthèse, les publications en sciences fondamentales et les lignes directrices institutionnelles. Nous avons complété notre recherche en consultant les articles de nos propres collections.
Comment les écrans solaires agissent-ils?
Les écrans solaires contiennent des substances chimiques (organiques) ou minérales (physiques/inorganiques) qui agissent en bloquant les rayons ultraviolets dont la longueur d’onde est plus courte que celle de la lumière visible (subdivisés en rayons ultraviolets A [UVA]1, UVA2, B [UVB] et C [UVC]), comme l’illustre la figure 1. En général, la longueur d’onde des rayons est inversement proportionnelle à leur nocivité pour la peau. Les filtres des écrans solaires sont efficaces contre les UVA1, les UVA2 et les UVB. Les filtres chimiques, comme l’oxybenzone, l’avobenzone, l’octocrylène et l’écamsule, sont des composés aromatiques qui absorbent les rayons ultraviolets de haute intensité et les convertissent en chaleur (état excité suivi d’une production d’énergie). Quand ces molécules reviennent à leurs niveaux de base, il en résulte une conversion de l’énergie absorbée en des longueurs d’onde de plus faible énergie, comme le rayonnement infrarouge (c.-à-d., chaleur)8.
Les filtres des écrans minéraux, comme le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, protègent la peau en réfléchissant ou en réfractant les rayons ultraviolets; par contre, des études expérimentales ont montré que si les particules sont de très petite taille, comme dans les écrans solaires micronisés, le mode d’action est comparable à celui des filtres chimiques. Plus spécifiquement, l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane micronisés se comportent comme des métaux semi-conducteurs, qui absorbent la lumière ultraviolette dans la majeure partie du spectre électromagnétique9. Une liste des ingrédients des écrans solaires actuellement approuvés par Santé Canada se trouve au tableau 110.
Quelle est l’efficacité des écrans solaires pour la prévention du photovieillissement et du cancer de la peau?
Selon des données probantes tirées d’études d’observation11, d’un volumineux essai randomisé et contrôlé (ERC)12 et de petites études expérimentales non randomisées13–15, les écrans solaires préviendraient efficacement les signes de photovieillissement, y compris les rides, la télangiectasie et les anomalies pigmentaires induites par les rayons ultraviolets11–15. Malgré les difficultés auxquelles se bute la recherche sur le cancer de la peau, en raison de sa pathogenèse multifactorielle et de son évolution parfois lente, les données suivantes appuient le recours aux écrans solaires pour la prévention du cancer de la peau.
Des études expérimentales menées dans les années 1980 et 1990 ont montré que les écrans solaires protègent contre les lésions cellulaires associées à la carcinogenèse dans des modèles animaux16,17. Dans un ERC communautaire rigoureux de 4,5 ans regroupant 1621 adultes australiens, avec un suivi de plus d’une dizaine d’années, l’incidence des carcinomes épidermoïdes était inférieure de 40 % chez les participants assignés aléatoirement au groupe soumis à une utilisation quotidienne d’écrans solaires, comparativement aux participants qui les utilisaient à leur discrétion (rapport des taux 0,61, intervalle de confiance [IC] à 95 % 0,46–0,81)4,18. Toutefois, l’incidence du carcinome basocellulaire n’a pas significativement diminué, peut-être en raison de sa pathogenèse lente18. Près de 15 ans après la fin de l’étude, les participants qui ont utilisé des écrans solaires quotidiennement pendant la période de 4,5 ans de l’étude ont présenté un risque notablement moindre de mélanome invasif (rapport de risque [HR] 0,27, IC à 95 % 0,08 à –0,97), même si très peu de mélanomes invasifs ont été enregistrés, compte tenu du temps que prend cette tumeur à se développer5. Une analyse de sous-groupes prédéfinis dans le cadre de cet essai a confirmé que l’utilisation régulière des écrans solaires sur une période de 4,5 ans peut stopper les signes de vieillissement cutané causés par l’exposition au soleil12. Un autre volumineux ERC australien a fait état d’un taux significativement moindre de cas de kératose actinique (précurseur du carcinome épidermoïde) chez les participants assignés à l’utilisation régulière des écrans solaires, comparativement aux témoins qui ont utilisé une crème à ingrédients inertes pendant un été (rapport des taux 0,62, IC à 95 % 0,54 à –0,71)19.
Chez les bénéficiaires d’une greffe d’organe, une population à haut risque de morbidité et de mortalité par cancer de la peau, une étude prospective menée dans un seul centre a porté sur 120 patients appariés et a montré que l’utilisation d’écrans solaires dotés d’un facteur de protection solaire (FPS) de 50 sur une période de 24 mois réduisait l’apparition de la kératose actinique, du carcinome épidermoïde et dans une moindre mesure, du carcinome basocellullaire20. De récentes méta-analyses n’ont pas corroboré les conclusions de ces ERC; elles n’ont pas observé d’efficacité notable des écrans solaires à prévenir le mélanome ou les cancers de la peau non mélaniques21,22. Par contre, ces méta-analyses incluaient des études rétrospectives comportant des disparités méthodologiques, et une incluait des études n’ayant porté que sur les filtres anti-UVB (plutôt que des écrans solaires à large spectre)21. Dans l’ensemble, les données probantes de meilleure qualité disponibles laissent entendre que les écrans solaires préviennent effectivement le cancer de la peau.
Qui devrait utiliser des écrans solaires?
L’American Academy of Dermatology recommande l’utilisation régulière d’écrans solaires à FPS 30 ou plus pour tous, peu importe le type de peau23, même si le cancer de la peau est beaucoup plus prévalent chez les personnes à la peau blanche que chez les personnes à la peau foncée24. Aucune étude n’a mesuré l’efficacité de l’utilisation régulière des écrans solaires à réduire le risque de cancer de la peau chez les personnes non blanches.
Chez les enfants de 6 mois et plus, tout comme chez les adultes, l’Association canadienne de dermatologie recommande l’utilisation d’écrans solaires à large spectre dotés d’un FPS de 30 ou plus7. Des études sur l’application d’un écran solaire à FPS 100 sur une moitié du visage et FPS 50 sur l’autre, ont montré que les écrans solaires à FPS 100 sont les plus efficaces à prévenir les coups de soleil dans des conditions normales d’utilisation, sur la plage25 ou les pistes de ski en haute altitude26.
Santé Canada ne recommande pas les écrans solaires chez les enfants de moins de 6 mois, en raison d’un risque théorique d’absorption accrue de leurs ingrédients résultant d’un rapport surface corporelle:volume plus élevé et d’un épiderme plus mince27. Les règles principales pour protéger les bébés contre le soleil consistent à ne pas les exposer et à utiliser des vêtements protecteurs28. Si on applique un écran solaire sur la peau d’un bébé, les experts conseillent de le laver le plus rapidement possible dès qu’il n’est plus requis29 et de privilégier les écrans solaires minéraux plutôt que les écrans solaires chimiques.
Comment doit-on appliquer les écrans solaires?
Selon des études d’observation, les consommateurs appliquent généralement trop peu d’écran solaire, l’utilisation standard se situant à 20 %–50 % de la quantité recommandée30–32. Par contre, l’utilisation d’écrans solaires à FPS plus élevé pourrait compenser l’application insuffisante26. Par exemple, si un écran solaire FPS 50 est appliqué dans des conditions réelles, il pourrait équivaloir à un FPS 25.
Lors d’une réunion consensuelle canadienne de 2015, le libellé « appliquer l’écran solaire généreusement » a été jugé le plus approprié en raison des différences de gabarit des utilisateurs33. La figure 2 offre une estimation grossière de la quantité d’écran solaire qu’une personne de gabarit moyen devrait appliquer, de l’avis de la Société canadienne du cancer et de l’American Academy of Dermatology.
Même si l’étiquette des produits mentionne souvent que les écrans solaires doivent être appliqués 15–30 minutes avant une sortie à l’extérieur34, selon une récente étude, la protection contre les rayons ultraviolets est immédiate dès l’application, mais la protection n’a pas été revérifiée après la baignade ou un épisode de transpiration35. Il serait donc prudent d’attendre 15–30 minutes si on a besoin d’une protection hydrofuge.
De récentes études expérimentales ont montré que les écrans solaires persistent sur la peau avec le FPS désiré jusqu’à 8 heures après une seule application35–38; on en déduit qu’il n’est plus obligatoire de suivre le conseil de réappliquer l’écran solaire toutes les 2–3 heures si les personnes sont physiquement actives. On suggère toutefois la réapplication si l’écran solaire risque fort d’avoir été éliminé par la transpiration, la baignade, la friction contre les vêtements ou l’exfoliation par le sable39–41. Pour la baignade ou en cas de transpiration, il faut utiliser des écrans solaires hydrofuges40.
Les écrans solaires en vaporisateurs sont moins intéressants que les écrans solaires en crème, et ce, pour diverses raisons. Le vent peut disperser l’écran solaire en vaporisateur, l’application sera alors insuffisante. En outre, souvent, comme les écrans solaires en vaporisateur sèchent rapidement et sont pratiquement invisibles sur la peau, il est difficile de vérifier si l’application est uniforme42. Les écrans solaires en aérosol sont aussi inflammables et plusieurs cas de brûlures cutanées ont été signalés après une exposition à des flammes nues, même après qu’on ait laissé sécher les écrans solaires. Somme toute, les risques d’inhalation des écrans solaires en aérosols n’ont pas fait l’objet d’études adéquates43.
Quels sont les principaux problèmes d’innocuité?
Réactions cutanées
Les réactions indésirables les plus souvent associées aux écrans solaires sont une irritation subjective (p. ex., sensation de picotements et de brûlure) sans érythème, la dermatite de contact irritative et la comédogénicité. Plus rarement, les ingrédients chimiques des écrans solaires peuvent aussi déclencher une dermatite de contact allergique et une dermatite de contact photoallergique; les ingrédients allergéniques le plus souvent incriminés sont l’octocrylène, l’oxybenzone et l’octyl-méthoxycinnamate44.
Absorption des écrans solaires
En 2019, un petit ERC regroupant 24 participants commandité par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) a noté une absorption systémique de 4 ingrédients des écrans solaires : l’oxybenzone, l’avobenzone, l’octocrylène et l’écamsule45. Appliqués dans des conditions d’utilisation maximale pendant 4 jours consécutifs, ces composés ont atteint des taux sanguins qui excédaient les limites recommandées dans les lignes directrices de la FDA45. Les investigateurs ont de plus noté de longues demivies pour chacun de ces ingrédients, donnant à penser que l’utilisation régulière des écrans solaires pourrait entraîner une accumulation dans l’organisme46. Une étude de suivi a confirmé ces observations47. La plupart des gens utilisent cependant une quantité bien moindre d’écran solaire et malgré leurs conclusions, les investigateurs de l’étude ont préconisé l’utilisation des écrans solaires en raison de leurs effets protecteurs éprouvés, étant donné qu’on ignore encore la portée clinique de l’absorption de ces ingrédients. Il faudra approfondir la recherche pour déterminer si l’absorption des ingrédients des écrans solaires peut avoir des conséquences négatives sur la santé.
Contrairement aux ingrédients des écrans solaires chimiques, ceux des écrans solaires minéraux ne sont pas absorbés par voie systémique. Une étude in vitro a révélé que moins de 0,03 % des nanoparticules de zinc ont pénétré la couche cornée supérieure et aucune particule n’a été détectée dans la couche cornée inférieure48. Les écrans solaires minéraux ont de tout temps semblé moins attrayants que les écrans solaires chimiques, car ils laissent un résidu blanc sur la peau, et pourraient de ce fait être appliqués en quantité insuffisante. Les améliorations apportées aux préparations et la micronisation des filtres minéraux anti-UV ont permis de mettre au point des écrans solaires minéraux plus acceptables visuellement49.
Effets endocriniens
Des données de faible qualité ont soulevé la question de possibles effets œstrogéniques et antiandrogéniques des écrans solaires chimiques. Même si une récente méta-analyse a fait état d’un lien entre l’oxybenzone et des effets négatifs sur l’appareil reproducteur des poissons, la littérature résumée était hétérogène et par conséquent, les résultats étaient peu concluants50. Chez des sujets humains, une étude prospective a mentionné une baisse de la fertilité chez des hommes ayant été exposés à la benzophénone-2 et à la 4-hydroxybenzophénone, mais ces observations pourraient être dues à des variables de confusion propres à l’étude51. Une revue systématique qui évaluait des études chez l’animal et chez l’humain, a mentionné que des taux élevés d’exposition à l’oxybenzone durant la grossesse étaient associés à une diminution de l’âge gestationnel chez les nouveau-nés de sexe masculin et à des poids à la naissance plus bas chez les nouveau-nés de sexe féminin50. Une forte hétérogénéité a toutefois limité l’utilité de cette étude50.
Comment les écrans solaires affectent-ils l’environnement?
De récentes études ont signalé que des ingrédients des écrans solaires chimiques sont détectables dans diverses sources hydriques52,53 et pourraient persister en dépit du traitement de l’eau54. Se rajoute depuis peu, le problème de la détection des filtres des écrans solaires dans les tissus de différentes espèces de poisson, ce qui soulève le risque de bioaccumulation et de bioamplification55.
Les effets des ingrédients des écrans solaires sur les récifs de corail suscitent présentement l’intérêt de la recherche scientifique. Des études in vitro ont montré que l’oxybenzone affecte les larves présentes dans les récifs corallien56 et contribueraient au phénomène de blanchiment de ces derniers. Il faut néanmoins tenir compte d’autres variables de confusion, notamment la hausse de la salinité et de la température des océans associée au réchauffement climatique55. Ces études préliminaires ont conduit au bannissement de l’oxybenzone et de l’octinoxate dans certaines régions57.
Quelles autres mesures photoprotectrices peut-on recommander?
Les écrans solaires ne sont qu’un élément dans une stratégie de photoprotection complète. Il est important de conseiller les patients au sujet des mesures de protection contre les rayons ultraviolets, soit porter des chapeaux à large bord, protéger ses yeux (p. ex., verres fumés enveloppants munis de protection anti-UV) et chercher l’ombre lorsque l’indice UV est supérieur à 3 (habituellement de 11 h à 15 h, d’avril à septembre au Canada)33. En général, les vêtements faits d’étoffes épaisses, tissées serrées, comme le polyester et le coton ou le nylon et l’élastane (p. ex., Spandex, Lycra) et les couleurs sombres offrent une meilleure protection58,59. Des vêtements ont été conçus pour protéger contre le soleil, avec un facteur de protection anti-UV allant jusqu’à 5028. Tous les vêtements protègent moins s’ils sont mouillés ou étirés59.
Nouvelles technologies potentiellement photoprotectrices
Les photolyases et les antioxydants topiques (vitamine C, vitamine E, sélénium et polyphénols présents dans les extraits de thé vert) sont perçus comme de potentiels agents photoprotecteurs émergents, par voie topique ou autre. Il n’est pas encore possible de stabiliser les antioxydants dans des préparations d’écrans solaires de manière à ce qu’ils restent biologiquement actifs. Des études ont conclu que les écrans solaires prétendument dotés d’une activité antioxydante en sont pour ainsi dire dépourvus60–62.
Des agents photoprotecteurs administrés par voie orale, comme la niacinamide et l’extrait de Polypodium leucotomos, dérivé d’une fougère des Amérique centrale et du Sud, sont utilisés pour prévenir les signes de vieillissement cutané causés par l’exposition au soleil. De petits ERC ont révélé que l’extrait de P. leucotomos permet d’augmenter la dose d’érythème minimal lors de tests d’exposition au soleil, sans effets indésirables notables, en plus d’être utiles pour les maladies dermatologiques induites par les rayons ultraviolets, comme la lucite polymorphe et l’urticaire solaire63–65.
Le nicotinamide, aussi appelé niacinamide, est la forme amide active de la niacine (vitamine B3), mais contrairement à la niacine, il ne cause pas de rougeurs cutanées. Dans des études antérieures, on a démontré que le nicotinamide favorise la réparation de l’ADN et diminue la formation de dimères de cyclobutanepyrimidine dans les kératinocytes humains62. Dans un ERC de phase III, qui n’a pas été répliqué, à raison de 500 mg 2 fois par jour, le nicotinamide a été associé à un taux moindre de cas de kératose actinique et de cancer de la peau non mélanique sur une période de 12 mois66. Par contre, les cancers de la peau qui sont survenus ont eu tendance à être de haut grade.
Conclusion
L’exposition aux rayons ultraviolets a des effets nocifs directs et a été associée au cancer de la peau, fréquent au Canada. Des données probantes de grande qualité ont montré que les écrans solaires réduisent le risque de mélanome et de cancer de la peau non mélanique. Les médecins devraient par conséquent, conseiller leurs patients au sujet des stratégies de photoprotection, y compris, éviter le soleil du midi, chercher l’ombre et porter des vêtements protecteurs, en plus d’appliquer un écran solaire s’il est impossible d’éviter l’exposition au soleil. À l’heure actuelle, pour la photoprotection, l’Association canadienne de dermatologie recommande l’utilisation d’écrans solaires à large spectre dotés d’un FPS d’au moins 30 à partir de l’âge de 6 mois. Des données de moins bonne qualité ont montré que certains ingrédients des écrans solaires chimiques sont absorbés par l’organisme et pourraient polluer l’environnement; les personnes qui se soucient de l’environnement pourraient opter pour des écrans solaires minéraux comme solution de rechange. La recherche sur l’innocuité et l’efficacité des écrans solaires sur des agents novateurs se poursuit.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201085
Intérêts concurrents: Toni Burbidge signale avoir reçu des honoraires d’AbbVie, de Celgene, de Janssen, de LEO Pharma et de Lilly. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Collaborateurs: Tous les auteurs ont contribué à l’élaboration et à la conception des travaux ainsi qu’à l’acquisition, à l’analyse et à l’interprétation des données. Tous les auteurs ont participé à la rédaction du manuscrit, en ont révisé de façon critique le contenu intellectuel important, ont donné leur approbation finale pour la version destinée à être publiée, et assument l’entière responsabilité de tous les aspects du travail.
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