Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230544; voir l’éditorial connexe ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.231549-f
La proportion de jeunes aidantes et aidants est en hausse au Canada
On estime que plus de 100 000 personnes de moins de 25 ans consacrent au moins une vingtaine d’heures par semaine à la prestation de soins non rémunérés à des membres de la famille vivant avec une affection chronique ou un handicap (démence, trouble de santé mentale, cancer, etc.)1. Bien souvent, pourtant, leur contribution n’est pas reconnue par les fournisseurs de soins de santé au Canada1.
Leur contribution prend de multiples formes
Les jeunes aidantes et aidants prodiguent des soins personnels (p. ex., bain), offrent du soutien affectif, effectuent des tâches médicales (p. ex., administration de médicaments), aident au transport et traduisent des renseignements médicaux; ils peuvent même assumer la responsabilité du foyer ou prendre soin d’autres membres de la famille2,3.
Les fournisseurs de soins de santé devraient reconnaître l’apport des jeunes aidantes et aidants durant leurs interactions avec les personnes aidées dans la prestation des soins
Les fournisseurs peuvent compter dans leur patientèle de jeunes aidantes et aidants, en plus des personnes aidées. Lorsqu’une ou un jeune accompagne une patiente ou un patient, les fournisseurs peuvent lui poser la question suivante : « Apportez-vous des soins ou du soutien à une personne de la famille ou à une ou un proche, que ce soit à domicile ou à l’extérieur1? » Après avoir clarifié la situation de proche aidance, les fournisseurs de soins peuvent écouter et valider l’expérience des jeunes. Les fournisseurs peuvent veiller aux intérêts des jeunes en leur posant des questions sur les structures de soutien pour y déceler des lacunes et les aider à se retrouver dans le système.
Les jeunes aidantes et aidants peuvent avoir du mal à se retrouver dans le système de santé, par exemple en ce qui concerne les soins en période de transition, vers l’hôpital ou ailleurs
Souvent, les jeunes aidantes et aidants ne sont pas reconnus dans leur rôle et peuvent ne pas bien connaître les soins de santé. Une communication sur mesure et adaptée à leur âge ainsi que du soutien informationnel, notamment une discussion sur les plans de soins à court et à long terme de la personne soignée, sont de bons points de départ pour ces interactions4.
Les médecins peuvent reconnaître les conséquences de la proche aidance pour les jeunes et relayer des ressources ciblées
La proche aidance à un jeune âge a des avantages : elle favorise, par exemple, la croissance personnelle et le développement d’une plus grande maturité2,3. Toutefois, si la personne n’est pas adéquatement encadrée, son rôle de proche aidante ou aidant peut nuire au rendement scolaire, aux relations, aux plans de carrière ainsi qu’à la santé mentale et physique1,2,5. Des ressources comme le soutien par les pairs ou des périodes de répit peuvent épauler les jeunes dans leur rôle de personne aidante (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230544/tab-related-content)2.
Acknowledgments
Remarque de la rédaction :
Karen Okrainec reçoit un soutien financier par l’intermédiaire du Programme de bourses de nouveaux chercheurs du gouvernement de l’Ontario et à une subvention de la PSI Foundation centrée sur les jeunes aidantes et aidants. Karen Okrainec et Isabelle Caven ont toutes deux reçu une subvention Catalyseur des Instituts de recherche en santé du Canada sur le même sujet. La bourse de nouveaux chercheurs et le fonds Donald J. Mathews de la Fondation de l’Hôpital général de Toronto ont financé une partie des travaux de Karen Okrainec sur les jeunes aidantes et aidants. Les bailleurs de fonds n’ont joué aucun rôle dans la conception de l’étude, la collecte et l’analyse des données, la décision relative à la publication ou la rédaction du manuscrit.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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