Une femme de 31 ans a consulté en dermatologie pour une macule érythémateuse asymptomatique sur le dos de son pied droit (figure 1A). Elle avait pris une dose de doxycycline (100 mg) le jour précédent comme traitement empirique après une séance de laser picoseconde pour traiter des cicatrices d’acné. Elle avait eu un épisode similaire l’année précédente au même endroit, après avoir pris la même dose de doxycycline à la suite d’un traitement au laser (figure 1B). Elle n’avait pas d’antécédents médicaux particuliers, et aucun autre symptôme local ou systémique, notamment de la fièvre.
La macule érythémateuse était bien délimitée et comportait une zone centrale sombre. Elle ne présentait ni sensibilité, ni chaleur, ni écoulement. Nous avons diagnostiqué un érythème pigmenté fixe et prescrit du propionate de clobétasol. Après 1 semaine de traitement, la lésion avait disparu. Bien que le test épicutané se soit avéré négatif, la reprise de 100 mg de doxycycline par voie orale a produit un résultat positif.
Les érythèmes pigmentés fixes sont fréquents1,2 et constituent de 14 %–22 % des réactions cutanées aux médicaments chez les enfants3. Il s’agit de réactions d’hypersensibilité de type IV qui apparaissent dans la semaine suivant l’exposition initiale au médicament, mais qui peuvent se manifester en quelques minutes lors d’une nouvelle exposition1,2.
Les érythèmes pigmentés fixes se caractérisent par des macules ou des plaques érythémateuses bien circonscrites, rondes ou ovales, ou, moins fréquemment, par des bulles dont le centre est gris foncé. Elles surviennent le plus souvent après une exposition à l’acétaminophène, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, aux anticonvulsivants et aux antibiotiques1,2. Elles touchent généralement les lèvres, la région anogénitale et les zones de traumatisme antérieur2.
Le diagnostic est clinique, mais une biopsie cutanée, un test épicutané topique, un test de transformation lymphocytaire ou une nouvelle tentative thérapeutique systémique peuvent aider à déterminer le médicament responsable1,2. Les diagnostics différentiels comprennent l’érythème polymorphe, la dermatite de contact, la cellulite et l’infection au virus de l’herpès simplex2. Des antihistaminiques à usage systémique et des corticostéroïdes topiques peuvent être nécessaires pour soulager les symptômes1. En général, cette affection est spontanément résolutive, mais une hyperpigmentation peut subsister2. Les patients doivent éviter d’être exposés de nouveau au médicament en cause; une récurrence locale est fréquente, bien que des cas de vésicules étendues aient été signalés.
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Remerciement
Les auteurs remercient Yu-Ting Hsu pour son aide durant cette étude de cas.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement de la patiente.
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