Le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (SIMS-E) est une affection hyperinflammatoire associée à des antécédents d’infection au SRAS-CoV-2
De mars 2020 à mai 2021, 406 cas ont été signalés au Canada1. En janvier 2022, les États-Unis ont signalé 1 cas de SIMS-E par 3200 infections au SRAS-CoV-2, et 59 décès2. Les patients présentent habituellement des symptômes dans les 6 semaines suivant l’infection au SRAS-CoV-2, et la plupart ont des anticorps anti-SRAS-CoV-2 détectés.
Parmi les critères diagnostiques, on retrouve la fièvre et une atteinte pluriorganique
La plupart des patients sont des enfants d’âge scolaire (âge médian de 8 ans). Les facteurs de risque sont le sexe masculin, l’obésité et l’origine ethnique noire, hispanique ou sud-asiatique2,3,5. Bien que les définitions de cas varient dans le monde entier, les critères diagnostiques comprennent une fièvre durant au moins 24 heures, une atteinte pluriorganique et des signes d’inflammation2–4. Le choc cardiogénique est fréquent. Les enfants plus âgés présentent généralement des symptômes gastro-intestinaux (douleur abdominale, diarrhée, vomissement), tandis que les enfants plus jeunes ont des éruptions cutanées, une conjonctivite, une langue framboisée ou de l’œdème aux mains et aux pieds, également typiques de la maladie de Kawasaki3–5. Le diagnostic différentiel inclut la septicémie bactérienne, l’appendicite et le syndrome du choc toxique.
Un cas présumé ou confirmé de SIMS-E nécessite une hospitalisation
Les symptômes initiaux peuvent être légers; cependant, l’état des enfants peut se détériorer rapidement et nécessiter des soins intensifs. La plupart des patients présentent une élévation des taux de marqueurs inflammatoires (protéine C réactive, ferritine), une lymphopénie, une élévation des taux d’enzymes cardiaques (troponine, peptide natriurétique de type B) et des signes de coagulopathie, y compris un taux élevé de D-dimères3–5. Le traitement initial avec une antibiothérapie à large spectre par voie intraveineuse (IV) est essentiel puisque les caractéristiques cliniques recoupent celles de la septicémie1,4,5. L’immunomodulation avec des immunoglobulines IV, avec ou sans méthylprednisolone, est le traitement de première intention et doit se faire sous la conduite de spécialistes2,4,5.
Deux-tiers des patients présentent une atteinte cardiaque
Une électrocardiographie et une échocardiographie doivent être pratiquées chez tous les patients et peuvent déceler des caractéristiques de myocardite, de péricardite, de valvulite et d’écarts pathologiques des coronaires2–5. Le traitement comprend une réanimation hydrique, un soutien par inotropes et un traitement antiplaquettaire.
La plupart des patients se remettent complètement de l’état hyperinflammatoire
La réponse à l’immunomodulation est généralement excellente. Les patients doivent être revus par un cardiologue pour confirmer la résolution du dysfonctionnement cardiaque et vérifier le développement d’anévrismes des artères coronaires. Les données sur le suivi sont limitées; toutefois, dans une cohorte de 46 enfants, la plupart (98 %) ont pu reprendre une scolarité à plein temps au bout de 6 mois, bien que certains se plaignent encore d’une capacité d’exercice réduite et d’une dysrégulation émotionnelle6.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Déclaration d’intérêts: Neil Chanchlani est rédacteur associé pour le JAMC, mais n’a pas participé au processus ayant mené au choix de cet article.
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