Une femme de 26 ans a consulté au service des urgences pour arthralgie au genou et au métacarpe droits, ténosynovite et pustules à la main depuis 1 mois. Elle était active sexuellement, avec 1 partenaire. Son test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour recherche de gonocoque s’est révélé positif et nous avons diagnostiqué une gonorrhée disséminée; elle a été hospitalisée pour recevoir de la ceftriaxone intraveineuse à raison de 2 g/j. Pendant son hospitalisation, une masse à la paroi thoracique s’est développée et a grossi. Une tomodensitométrie a révélé un abcès de la paroi thoracique (figure 1), nécessitant une incision et un drainage. Les cultures du liquide prélevé au niveau de la paroi thoracique étaient négatives, mais le séquençage du gène codant pour l’ARNr 16S a confirmé la présence de Neisseria gonorrhœæ. Nous avons maintenu la ceftriaxone pendant 17 jours et nous l’avons cessée une fois l’abcès résolu.
N. gonorrhœæ est un diplocoque à Gram négatif hautement infectieux transmis principalement lors de rapports sexuels vaginaux, anaux et oraux non protégés. L’infection arrive au deuxième rang des maladies bactériennes transmissibles sexuellement les plus répandues au Canada, après Chlamydia trachomatis1. Entre 2009 et 2018, le taux d’incidence annuel des infections à N. gonorrhœæ au Canada a augmenté de 190 %1.
Le test d’amplification des acides nucléiques est désormais la méthode recommandée pour le diagnostic de N. gonorrhœæ parce qu’il offre une sensibilité accrue tout en maintenant une spécificité élevée comparativement à la culture pour sa détection dans des spécimens génitaux et non génitaux2,3. Les tests d’amplification des acides nucléiques sont conçus pour amplifier et détecter les séquences d’acides nucléiques spécifiques aux organismes et ne requièrent pas que lesdits organismes soient viables dans les spécimens3. L’ARNr 16S est un acide nucléique gonococcique qui se conserve très bien lorsqu’il est ciblé par des tests et permet l’identification du genre bactérien2. Les tests d’amplification des acides nucléiques devraient être effectués sur des échantillons de premier jet d’urine, des frottis vaginaux, cervicaux, urétraux, rectaux, ou provenant d’un autre foyer potentiellement infectieux3.
Étant donné la hausse du nombre de cas de gonorrhée au Canada, les médecins doivent maintenir un fort degré de suspicion chez les patients actifs sexuellement. Il faut insister sur l’importance de la diagnostiquer et de la traiter rapidement pour en prévenir les complications.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Aditya Sharma déclare être actionnaire des sociétés Enstasis Therapeutics et ContraFect. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement de la patiente.
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