La prévalence de l’anémie préopératoire est élevée
On estime que 23 %–45 % des personnes sur le point de subir une intervention chirurgicale importante souffrent d’anémie, les causes les plus fréquentes étant une carence en fer, de l’inflammation ou une maladie chronique1,2.
L’anémie préopératoire entraîne des issues défavorables
Quelle qu’en soit la gravité, l’anémie préopératoire est un facteur de risque indépendant de mortalité postopératoire, de forte morbidité, de prolongation du séjour en centre hospitalier et de besoin de transfusion1,3. Chez les personnes subissant une chirurgie cardiaque, une diminution de 10 g/L des taux d’hémoglobine préopératoires augmentait le risque de mortalité de 16 % (intervalle de confiance de 95 % 10 %–22 %)2.
On devrait cibler un taux d’hémoglobine préopératoire de 130 g/L ou plus tant chez les femmes que les hommes
Le volume sanguin circulant est plus faible chez les femmes et ces dernières subissent généralement des saignements opératoires plus importants, toute proportion gardée, que les hommes4. Les femmes présentant un taux d’hémoglobine de 120 g/L étaient 2 fois plus susceptibles de recevoir des transfusions sanguines postopératoires que les hommes ayant un taux d’hémoglobine de 130 g/L4. Lorsque l’on traite l’anémie préopératoire, cibler le même taux d’hémoglobine chez les femmes que chez les hommes minimise le risque d’issues défavorables et le besoin de transfusions.
On devrait dépister la présence d’anémie chez les personnes qui doivent subir une intervention chirurgicale importante non urgente, accompagnée d’une perte sanguine prévue de plus de 500 mL, au moins 6–8 semaines avant l’intervention
Les cliniciens devraient demander un hémogramme complet ainsi qu’un dosage de la ferritine puisque l’anémie ferriprive (taux de ferritine inférieur à 30 ng/mL) en est la cause la plus fréquente1,4. Lorsqu’une inflammation sous-jacente est présente, la ferritine est moins sensible; on peut diagnostiquer une anémie ferriprive lorsque le taux de ferritine atteint 30–100 ng/mL et la saturation de la transferrine est inférieure à 20 %1,4. On devrait examiner la cause sous-jacente de l’anémie ferriprive (p. ex., saignements gastro-intestinaux, ménorragie ou malabsorption).
On devrait traiter l’anémie ferriprive préopératoire par l’administration de suppléments de fer
Les personnes souffrant d’une anémie ferriprive au moins 8 semaines avant une intervention chirurgicale devraient recevoir des suppléments oraux à une dose équivalant à 40–60 mg de fer élémentaire sur une base quotidienne ou de 80–100 mg tous les 2 jours1,4. Si l’intervention chirurgicale doit se dérouler en deçà de 8 semaines ou si les personnes ne tolèrent pas les suppléments administrés par voie orale, on devrait administrer le supplément par voie intraveineuse1. Pour les personnes atteintes d’une anémie réfractaire ou d’autres formes d’anémie, on peut envisager l’emploi d’agents stimulant l’érythropoïèse ainsi qu’une demande de consultation en médecine de spécialité1,5.
Footnotes
Intérêts concurrents: Yulia Lin a obtenu une subvention de recherche de la Société canadienne du sang et de la société pharmaceutique Octapharma; elle est consultante pour Choisir avec soins. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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