La sensibilité d’un test dépend du moment du prélèvement de l’échantillon
Le dépistage du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) repose sur la RT-PCR, soit l’amplification en chaîne par polymérase couplée à une transcription inverse du matériel génétique du SRAS-CoV-21. La sensibilité de ce type de tests est optimale lorsque les prélèvements nasopharyngés ou oropharyngés sont effectués peu de temps après l’apparition des symptômes2–4.
La sensibilité d’un test varie selon le type de prélèvement et la gravité de l’affection
Chez les patients qui développent une infection des voies respiratoires inférieures, la sensibilité des tests par RT-PCR sur prélèvements nasopharyngés ou oropharyngés est réduite, et le rendement des échantillons prélevés dans les voies respiratoires inférieures, dont les expectorations et les échantillons issus du tube endotrachéal ou d’un lavage bronchoalvéolaire, est accru4. Dans certains cas, les échantillons des voies respiratoires inférieures donneront un résultat positif alors que celui des prélèvements nasopharyngés ou oropharyngés sera négatif.
Un résultat positif n’est pas nécessairement synonyme d’infectivité
Bien que les charges virales détectées par RT-PCR déclinent lentement durant le rétablissement du patient, les laboratoires transmettent un résultat positif ou négatif et ne fournissent qu’occasionnellement la charge virale. Or, il arrive que les résultats de RT-PCR demeurent positifs plusieurs semaines après la fin de la maladie clinique. Il est improbable que ces résultats positifs tardifs, obtenus après la résolution des symptômes et au moins 10 jours après leur apparition, soient associés à une réplication du virus en culture cellulaire ou que l’échantillon soit toujours infectieux4.
Le dépistage hors laboratoire permet un diagnostic rapide, mais est limité par une « faible capacité de prélèvement »
Santé Canada a approuvé certains instruments de dépistage en contexte clinique, et plusieurs autres sont toujours à l’étude5. À l’heure actuelle, le dépistage hors laboratoire a permis de réduire les délais de résultats (< 1 h), mais est limité par l’incapacité d’analyser plusieurs échantillons simultanément, autrement dit par une « faible capacité de prélèvement ».
Sérologie positive ne rime pas avec immunité à vie
Les tests sérologiques détectent la présence d’immunoglobulines (anticorps), qui signalent l’exposition antérieure à un agent pathogène ou à un membre de sa famille génétiquement similaire. Bien que la séroprévalence soit souvent considérée comme un indicateur — imparfait — d’immunité, la sérologie ne permet pas d’évaluer directement la capacité d’un patient à neutraliser un agent pathogène4. De plus, la durée de la réponse des anticorps au SRAS-CoV-2 demeure inconnue. À grande échelle, le recours aux tests sérologiques permettrait potentiellement d’évaluer la séroprévalence, mais non de déterminer avec certitude l’immunité à long terme.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200858
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.