Résumé
Prevalence of and risk factors for quinolone-resistant Neisseria gonorrhoeae infection in Ontario
Kaede V. Ota MD, Frances Jamieson MD, David N. Fisman MD MPH, Karen E. Jones MD MHSc, Itamar E. Tamari MD, Lai-King Ng PhD, Lynn Towns MLT, Prasad Rawte MS MLT, Alessandro Di Prima BSc, Tom Wong MD MPH, Susan E. Richardson MD
Contexte : Des souches de Neisseria gonorrh�� résistantes aux quinolones ont fait rapidement leur apparition au Canada. Nous avons voulu déterminer leur prévalence en Ontario et analyser les facteurs de risque d’infections gonococciques résistantes aux quinolones dans un contexte canadien.
Méthodes : Nous avons utilisé les dossiers du Laboratoire de santé publique de l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé de Toronto (Ontario) et du Laboratoire de microbiologie national de Winnipeg (Manitoba) pour générer des courbes épidémiques représentant les infections gonococciques. Nous avons extrait des données démographiques restreintes au sujet des isolats de N. gonorrhœæ de 2006 résistants aux quinolones et d’un échantillon aléatoire d’isolats sensibles aux quinolones. Nous avons également extrait les données au sujet des concentrations minimales inhibitrices des antibiotiques couramment testés.
Résultats : Entre 2002 et 2006, le nombre d’infections gonococciques détectées par culture a diminué de 26 %, tandis que le nombre de cas confirmés au moyen du test d’amplification de l’acide nucléique a augmenté d’un facteur de 6. La proportion d’isolats de N. gonorrhœæ résistants aux quinolones est passée de 4 % à 28 % au cours de la même période. L’analyse de 695 isolats de N. gonorrhœæ résistants aux quinolones et de 688 isolats témoins sensibles aux quinolones de 2006 a révélé une proportion plus élevée d’hommes (rapport des cotes RC 3,1; intervalle de confiance IC à 95 %, 2,3–4,1) et de patients de plus de 30 ans (RC 3,1; IC à 95 %, 2,4–3,8) dans le groupe résistant aux quinolones. La proportion d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes a semblé relativement similaire dans les deux groupes (RC 1,4; IC à 95 %, 1,1–1,8). Les souches résistantes aux quinolones étaient plus résistantes à la pénicilline (p < 0,001), à la tétracycline (p < 0,001) et à l’érythromycine (p < 0,001). Tous les isolats étaient sensibles au céfixime, au ceftriaxone, à l’azithromycine et à la spectinomycine.
Interprétation : Au cours de 2006, en Ontario, 28 % des isolats de N. gonorrhœæ se sont révélés résistants aux quinolones. Les infections chez les hommes hétérosexuels semblent avoir contribué significativement au taux de résistance aux quinolones. Les médecins doivent être au courant de la grande prévalence des souches de N. gonorrhœæ résistantes aux quinolones et éviter l’utilisation de ces dernières en traitement empirique.
Affiliations : The Hospital for Sick Children (Ota, Fisman, Richardson); the University of Toronto (Ota, Jamieson, Fisman, Jones, Richardson); the Public Health Laboratory, Ontario Agency for Health Protection and Promotion, (Jamieson, Fisman, Towns, Rawte, Di Prima, Richardson); the Maple Leaf Medical Clinic (Jones); the Hassle Free Mens Clinic (Tamari), Toronto, Ont.; the Public Health Agency of Canada, National Microbiology Laboratory (Ng), Winnipeg, Man.; and the Public Health Agency of Canada, Community Acquired Infections Division (Wong), Ottawa, Ont.
Correspondance : Dr Susan E. Richardson, Division of Microbiology, Pediatric Laboratory Medicine, The Hospital for Sick Children, 555 University Ave., Toronto ON M5G 1X8; fax 416 813-6257; susan.richardson{at}sickkids.ca