La cholestase intrahépatique liée à la grossesse survient dans 1,5 %–4 % des grossesses par ailleurs saines
Le problème de santé peut être associé à de graves complications fœtales1. Bien que la cause particulière demeure inconnue, une combinaison de facteurs hormonaux (oestrogène et progestérone) et environnementaux (saisonniers et géographiques) en plus de prédispositions génétiques est possiblement en jeu2.
On devrait soupçonner la cholestase intrahépatique chez les personnes enceintes présentant du prurit
Le prurit, particulièrement lorsqu’il est présent sur la paume des mains ou la plante des pieds, sans éruptions cutanées associées et survenant habituellement au troisième trimestre de la grossesse, devrait éveiller des soupçons quant à la présence d’une cholestase intrahépatique liée à la grossesse. Le symptôme résulte d’une altération de l’excrétion biliaire et se résorbe après l’accouchement.
On emploie la mesure non à jeun de la concentration totale des acides biliaires sériques pour confirmer le diagnostic
On confirme le diagnostic de la cholestase intrahépatique liée à la grossesse lorsque la concentration totale non à jeun des acides biliaires sériques est élevée (≥ 19 μmol/L)3. On devrait alors exiger un examen de la fonction hépatique afin d’exclure d’autres causes (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220334/tab-related-content). Si la concentration d’acides biliaires sériques est normale, on devrait répéter l’analyse sanguine de façon hebdomadaire lorsque le tableau clinique suggère une cholestase intrahépatique. On devrait mesurer la concentration de ces acides biliaires 4–6 semaines après l’accouchement afin de s’assurer de leur retour à des valeurs normales, car une élévation persistante pourrait indiquer un autre diagnostic.
L’emploi d’acide ursodéoxycholique peut atténuer le prurit
Le traitement contre le prurit à l’aide d’acide ursodéoxycholique s’amorce à un dosage de 13–15 mg/kg (poids maternel) et on divise cette dose en 3 ou 4 prises quotidiennes, graduellement augmentée à un maximum de 2000 mg/j afin de contrôler le prurit. Ce traitement n’influence pas les concentrations d’acides biliaires ni la fréquence des résultats défavorables de la grossesse3. L’usage d’émollients topiques et d’antihistaminiques peut aussi atténuer le prurit.
La cholestase intrahépatique peut être associée à des résultats défavorables de la grossesse
Les conséquences maternelles potentielles comprennent la prééclampsie et le diabète gestationnel. Les conséquences pour le fœtus peuvent comprendre une naissance prématurée, un fluide amniotique teinté de méconium, un syndrome de détresse respiratoire néonatale et la mort fœtale lorsque les concentrations d’acides biliaires atteignent 100 μmol/L ou plus4. Le suivi du fœtus à l’aide d’examens de réactivité fœtale et d’échographie ne prédit pas ni ne prévient les mortinaissances causées par la cholestase intrahépatique liée à la grossesse. On devrait mesurer les acides biliaires sériques à jeun sur une base hebdomadaire et on devrait planifier l’accouchement en fonction des concentrations d’acides biliaires et des facteurs de risque (annexe 2, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220334/tab-related-content).
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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