Services de surveillance virtuelle des surdoses: nouvelle modalité d’appoint pour réduire les méfaits et s’attaquer à la crise des surdoses =================================================================================================================================================== * George Matskiv * Tyler Marshall * Oona Krieg * Dylan Viste * S. Monty Ghosh [Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220579](http://www.cmaj.ca/lookup/volpage/194/E1568) Points clés * Les services de surveillance virtuelle des surdoses utilisent les technologies numériques, comme des applications pour téléphones intelligents ou des lignes téléphoniques, afin d’offrir diverses formes d’aide axées sur la réduction des méfaits, comme la surveillance des surdoses, la sensibilisation sur la réduction des méfaits et l’orientation vers des services médicaux et sociaux. * Ils peuvent faciliter l’accès rapide et anonyme à des soins d’urgence pour les personnes qui utilisent des substances psychoactives. * Au cours des 14 premiers mois de son fonctionnement, le Service national d’intervention en cas de surdose (ou NORS, pour National Overdose Response System) a fait le suivi de 2172 épisodes de consommation de substances; 53 complications ont nécessité une intervention d’urgence et aucun décès n’a été rapporté. * Selon les données probantes émergentes, les médecins pourraient envisager un recours aux services de surveillance virtuelle des surdoses comme modalité d’appoint pour la réduction des méfaits chez les personnes qui font une utilisation active de substances et pourraient nécessiter une intervention d’urgence. * Il faudra procéder à d’autres études de qualité sur les interventions de surveillance virtuelle prometteuses pouvant améliorer la situation des personnes qui consomment des substances psychoactives. Chaque jour au Canada en 2021, 21 personnes sont décédées des suites d’un empoisonnement lié à l’utilisation de substances psychoactives illicites1. Malgré plusieurs initiatives pour s’attaquer à cette crise, les décès par surdose continuent de se multiplier, particulièrement depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les experts ont proposé plusieurs pistes de solutions stratégiques, comme décriminaliser les drogues, rendre l’approvisionnement en substances plus sécuritaire et élargir l’accès aux services de consommation supervisée2, mais des obstacles géographiques, politiques et financiers ont empêché le déploiement rapide des services de réduction des méfaits nécessaires pour prévenir les décès par surdose. Nous présentons ici les meilleures données probantes disponibles au sujet des services de surveillance virtuelle des surdoses comme modalité d’appoint pour améliorer et accélérer la réduction des méfaits et les interventions en cas de surdoses, et nous décrivons notre expérience initiale avec ce type de services au Canada. ## En quoi consistent les services de surveillance virtuelle des surdoses et comment fonctionnent-ils? L’isolement et l’utilisation de substances psychoactives en solitaire, sans accès à de l’aide, sont les principaux facteurs des décès par surdose. Selon notre définition, les services de surveillance virtuelle des surdoses utilisent des technologies numériques, comme des applications pour téléphones intelligents ou des lignes téléphoniques, dans le but d’offrir divers types d’aide axés sur la réduction des méfaits, comme la surveillance des surdoses, la sensibilisation sur la réduction des méfaits et une orientation vers des services médicaux et sociaux. Étant donné que les services de surveillance virtuelle des surdoses sont nouveaux, on ne s’entend pas encore sur leur nom ni sur leur champ d’application. Le Service national d’intervention en cas de surdose (ou NORS, pour National Overdose Response Service) est un exemple de service pancanadien de surveillance virtuelle des surdoses qui repose sur une ligne téléphonique gratuite et fonctionne avec des gens ayant une expérience passée, présente ou commune en matière d’utilisation de drogues (annexe 1, accessible en anglais au [www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220579/tab-related-content](http://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220579/tab-related-content)). Au premier contact, les personnes qui appellent sont jumelées de manière anonyme à un pair intervenant pour élaborer un plan d’urgence individualisé qui peut être activé en cas de problème présumé (p. ex., surdose ou empoisonnement aux drogues, crise de santé mentale). On encourage habituellement une utilisation plus prudente, comme la réduction des doses, et on oriente la personne vers les services médicaux et sociaux appropriés. Lors des appels subséquents, un agent de prévention des surdoses veille sur la personne qui appelle pendant qu’elle consomme. En cas de complication présumée (p. ex., absence de réponse, bruits respiratoires inquiétants), l’agent déclenche le plan d’urgence prédéterminé. Ces plans peuvent comprendre un appel aux services médicaux d’urgence (SMU) par l’entremise du 911 ou à une personne-ressource désignée et apte à fournir rapidement des soins d’urgence (p. ex., réanimation cardiopulmonaire, administration de naloxone). La figure 1 montre le diagramme opérationnel du NORS. ![Figure 1:](http://www.cmaj.ca/https://www.cmaj.ca/content/cmaj/195/5/E207/F1.medium.gif) [Figure 1:](http://www.cmaj.ca/content/195/5/E207/F1) Figure 1: Diagramme opérationnel du Service national d’intervention en cas de surdose (NORS). Reproduit avec l’autorisation du NORS. ## Qui est admissible aux services de surveillance virtuelle des surdoses? Les services de surveillance virtuelle des surdoses fonctionnent 24 heures sur 24 à l’aide de multiples plateformes de télécommunication et s’adressent à une population diverse de personnes qui utilisent des substances psychoactives. Les services ne prévoient aucune restriction quant aux types de substances utilisées ou leur voie d’administration, ce par quoi ils se distinguent, car la plupart des sites de consommation supervisée en personne interdisent les produits inhalés ou fumés, en raison du risque d’incendie. En plus du NORS, l’application Brave offre des services de surveillance virtuelle des surdoses partout au Canada, ainsi qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les 3 autres applications canadiennes sont l’application pour téléphone intelligent Connect, de LifeGuard (accessible en Colombie-Britannique et dans certaines régions de l’Ontario); l’application Better, de Last Door (offerte en Colombie-Britannique); et le Digital Overdose Response Service (accessible en Alberta). Nous connaissons l’existence de 4 services de surveillance virtuelle des surdoses aux États-Unis, soit UnityPhilly (testé à Philadelphie, en Pennsylvanie, mais actuellement hors ligne), Naxos OD (en fonction à South Bend, en Indiana), ainsi que les applications Canary et la ligne téléphonique Never Use Alone (annexe 1). ## Données probantes à l’appui des bienfaits des services de surveillance virtuelle des surdoses Des revues systématiques ont montré que les sites de consommation supervisée préviennent les décès liés aux opioïdes lors d’une consommation ponctuelle3 et réduisent le risque de méfaits secondaires de la consommation, comme la transmission du VIH4, particulièrement chez les personnes qui consomment des drogues par injection5,6. Toutefois, on dispose de beaucoup moins de données probantes au sujet des services de surveillance virtuelle des surdoses. Nous avons trouvé 7 études qui ont évalué des approches virtuelles à la réduction des méfaits à l’intention des personnes qui consomment des substances psychoactives (tableau 1), dont 2 revues et 5 études primaires sur des interventions qui concordent avec notre définition de la réduction virtuelle des méfaits. Même si les revues ont montré le potentiel et la faisabilité de la surveillance virtuelle, la plupart des études ont été réalisées dans le contexte d’un traitement médical des troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives, alors que les services de surveillance virtuelle des surdoses ont tendance à offrir des soins axés uniquement sur la réduction des méfaits et à faciliter l’accès rapide à des services médicaux d’urgence7,8. Une étude primaire, réalisée en Colombie-Britannique, a révélé que 68 % des personnes qui utilisaient des substances psychoactives et disposaient d’un téléphone cellulaire se disaient prêtes à utiliser des solutions technologiques pour réduire leur risque de surdose11. Une étude prospective menée auprès de personnes consommant des opioïdes et de membres de la collectivité a montré que des profanes étaient parvenus à répondre à 71 cas de surdoses sur 74 (95,9 %) grâce à la technologie, ce qui laisse croire qu’en mettant de la naloxone et une application d’intervention d’urgence à la disposition de profanes, on pourrait réduire efficacement les surdoses dans la collectivité12. De même, une étude a montré qu’un dispositif de détection des surdoses à l’aide d’un téléphone intelligent apte à alerter des profanes disposant de naloxone ou les SMU serait un outil envisageable pour la réduction des méfaits10. Une étude qualitative a révélé les bienfaits potentiels de la surveillance ponctuelle (drug spotting), une pratique communautaire informelle de longue date selon laquelle une personne qui a l’intention de consommer de la drogue demande à un ami, à un proche ou à une personne ayant une expérience directe de surveiller sa consommation par messagerie texte, téléphone ou appel vidéo10. View this table: [Tableau 1:](http://www.cmaj.ca/content/195/5/E207/T1) Tableau 1: Sommaire de la documentation sur les services de surveillance virtuelle des surdoses ### Données d’un programme pilote du NORS Entre le 15 décembre 2020 et le 28 février 2022, des intervenants du NORS ont surveillé la consommation de substances psychoactives lors de 2172 appels (222 demandeurs individuels; moyenne de 9,8 appels par client, écart-type de 44,0); 53 (2,4 %) appelants ont eu besoin qu’on active leur plan d’urgence et il y a eu 2 fausses alarmes. Par la suite, le personnel a communiqué avec toutes les personnes ayant eu recours à une intervention urgente pour en vérifier l’issue. La majorité des appels provenaient de l’Ontario (*n* = 1315, 60,5 %), suivi du Québec (*n* = 506, 23,2 %) et de l’Alberta (*n* = 144, 6,6 %). La plupart émanait de zones urbaines (*n* = 2047, 94,2 %). Sur les 2273 types de drogues déclarés, les opioïdes (*n* = 1721, 75,7 %) ont été les plus souvent utilisés, suivis de la cocaïne (*n* = 203, 8,9 %), de la méthamphétamine (*n* = 168, 7,4 %) et de substances inconnues ou non déclarées (*n* = 164, 7,2 %). Parmi les 2242 techniques d’administration citées, la voie intraveineuse (*n* = 1160, 51,7 %) a été la plus fréquente, suivie des substances fumées ou inhalées (*n* = 872, 38,9 %), insufflées (*n* = 61, 2,7 %) et de modalités inconnues ou non déclarées (*n* = 106, 4,7 %). ## Préjudices possibles et limites des services de surveillance virtuelle des surdoses Les services de surveillance virtuelle des surdoses pourraient être associés à des préjudices dont le risque relatif est encore inconnu. Par exemple, le délai d’intervention en cas d’urgence associé à ces services sera plus long que dans les sites de consommation supervisée, où du personnel dûment formé peut offrir des soins immédiats en cas de complications4. Les données du programme pilote du NORS ne font cependant état d’aucun décès lors des 53 appels ayant requis une intervention d’urgence, ce qui laisse entendre que l’intervention rapide des SMU demeure utile. Comparativement aux sites de consommation supervisée, des problèmes de communication ou une technologie défaillante pourraient nuire à la qualité des soins prodigués par l’entremise des services de surveillance virtuelle des surdoses6. Par exemple, les services virtuels sont tributaires de la fiabilité des appareils utilisés (téléphones intelligents ou autres), ce qui inclut aussi l’accès à des services de téléphonie cellulaire ou à l’Internet sans fil. Les autres limites comprennent le risque de fausses alarmes causées par des appels interrompus ou des piles déchargées. Dans de tels cas, l’intervention d’urgence risque d’être activée inutilement. Selon une étude, 89 appels sur 291 (30,6 %) à UnityPhilly étaient des fausses alarmes12. ## Que nous réserve l’avenir? Les services de surveillance virtuelle des surdoses constituent une nouvelle forme d’intervention en santé publique qui peut faciliter l’accès rapide à des services de réduction des méfaits et de prévention des surdoses chez les personnes qui utilisent des substances psychoactives. Selon des données probantes, y compris celles d’un programme pilote du NORS, les services de surveillance virtuelle des surdoses sont prometteurs, en tant que modalité d’appoint aux sites de consommation supervisée, dans le continuum des soins aux personnes qui utilisent des substances psychoactives. Toutefois, il faudra procéder à d’autres recherches de qualité pour mieux comprendre les avantages potentiels, les risques et les limites des services de surveillance virtuelle des surdoses. Les médecins pourraient envisager de suggérer aux consommateurs les services de surveillance virtuelle des surdoses comme modalité d’appoint pour la réduction des méfaits, particulièrement aux personnes qui font une utilisation active de substances et qui n’ont pas accès à des sites de consommation supervisée. Pour faire avancer ce dossier, nous suggérons l’établissement de définitions et de systèmes de collecte des données standardisés (y compris un ensemble de paramètres de référence), sans toutefois nuire à l’accès aux soins. L’évaluation des programmes existants et la recherche financée par Santé Canada et conçue en collaboration avec des personnes ayant une expérience concrète visent à faciliter le développement d’une base de données sur les services de surveillance virtuelle des surdoses. ## Remerciements Les auteurs remercient Kim Ritchie et Rebecca Morris-Miller, du Service national d’intervention en cas de surdose, et Gordon Casey, de Brave Technology Co-Op, pour leur aide précieuse. Ils remercient également Caitlin Stokvis pour le graphisme et Heidy Rechnitzer pour son aide lors de la mise à l’essai des applications. ## Footnotes * **Intérêts concurrents:** George Matskiv est membre bénévole du conseil d’administration du Service national d’intervention en cas de surdose (NORS). Tyler Marshall et Dylan Viste sont à l’emploi de l’Université de Calgary et reçoivent un salaire par l’entremise du Programme de Santé Canada sur l’usage et les dépendances aux substances, qui fournit le financement de soutien au NORS. Oona Krieg est cofondatrice du NORS et directrice de l’exploitation de Brave Technology Co-Op. Monty Ghosh est cofondateur et conseiller du NORS; il reçoit un financement du Programme de Santé Canada sur l’usage et les dépendances aux substances et il est membre du conseil d’administration de la Société médicale canadienne sur l’addiction. * Cet article a été révisé par des pairs. * Les auteurs ont obtenu le consentement du patient. * **Collaborateurs:** George Matskiv et Tyler Marshall ont contribué à parts égales à ce travail et en sont les auteurs principaux. Tous les auteurs ont contribué à la conception du travail, ont rédigé le manuscrit et en ont révisé de façon critique le contenu intellectuel important; ils ont donné leur approbation finale pour la version destinée à être publiée et assument l’entière responsabilité de tous les aspects du travail. * **Financement:** Les auteurs n’ont reçu aucun financement ou remboursement pour la rédaction de cet article. Le Service national d’intervention en cas de surdose et l’évaluation du programme ont été financés par l’entremise du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances (PUDS) de Santé Canada, ont reçu un soutien non financier de l’Université de Calgary et de l’Université de l’Alberta. Du financement a aussi été fourni par Excellence en santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada. This is an Open Access article distributed in accordance with the terms of the Creative Commons Attribution (CC BY-NC-ND 4.0) licence, which permits use, distribution and reproduction in any medium, provided that the original publication is properly cited, the use is noncommercial (i.e., research or educational use), and no modifications or adaptations are made. See: [https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/](https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/) ## Références 1. Special Advisory Committee on the Epidemic of Opioid Overdoses. Opioid- and stimulant-related harms in Canada. Ottawa: Public Health Agency of Canada; 2022. Accessible ici: [https://health-infobase.canada.ca/substance-related-harms/opioids-stimulants](https://health-infobase.canada.ca/substance-related-harms/opioids-stimulants) (consulté le 1 févr. 2022). 2. Tyndall M. A safer drug supply: a pragmatic and ethical response to the overdose crisis. CMAJ 2020;192:E986–7. 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