Le prolapsus des organes pelviens, qui se définit comme la descente d’une ou de plusieurs structures avoisinant le vagin, est fréquent
De 41 %–50 % des femmes adultes présentent un prolapsus, accompagné de symptômes de lourdeur pelvienne et de sensation de renflement vaginal mentionnés par 3 %–6 % des patientes1. On diagnostique et on stadifie le prolapsus par un examen physique fondé sur la descente maximale des tissus vaginaux (antérieure, postérieure ou apicale) à l’aide de la manœuvre de Valsalva. Les symptômes se manifestent habituellement lorsque la taille du renflement atteint une dimension de 0,5 cm à l’intérieur de l’ouverture vaginale1. L’acquisition d’images médicales n’est généralement pas requise. Les facteurs de risque comprennent l’avancée en âge, le nombre d’enfants (parité), des antécédents d’accouchement vaginal, l’obésité, la constipation, la postménopause et des troubles des tissus conjonctifs1.
Souvent, d’autres troubles du plancher pelvien sont aussi concomitants et pourraient nécessiter une demande de consultation en spécialité
Parmi les personnes traitées pour un prolapsus, 49 %–87 % ont signalé des symptômes de mictions fréquentes ou impérieuses, d’incontinence ou des difficultés à éliminer les urines; 24 %–67 % d’entre elles ont mentionné éprouver des difficultés à déféquer, dont 31 % ayant subi des épisodes d’incontinence fécale; 57 % ont observé une diminution de la fonction sexuelle2. Une vidange incomplète chronique de la vessie peut mener à des infections récurrentes des voies urinaires.
On traite le problème de santé de manière insuffisante
Chez les personnes âgées, on associe certains problèmes de santé comme l’incontinence à un risque accru de dépression, d’évitement social, de chutes et de placement en institution3. Malgré ces répercussions, un tiers des femmes atteintes de troubles du plancher pelvien ne consultent pas pour obtenir des soins. Parmi les obstacles, on compte la perception que ces troubles vont de pair avec le vieillissement et qu’aucun traitement efficace n’est disponible3.
Le traitement comprend des mesures conservatrices ou une intervention chirurgicale
On peut amorcer une prise en charge conservatrice en milieu de soins de santé primaires, comprenant des modifications au style de vie (p. ex., éviter la constipation et ne pas soulever de lourdes charges), une physiothérapie du plancher pelvien et l’emploi de pessaires1. Les traitements chirurgicaux comprennent un remodelage, une suspension ou une occlusion; cependant, le risque de récidive après l’intervention chirurgicale est de 6 %–30 %1.
Si on ne traite pas un prolapsus des organes pelviens, il peut en découler de graves complications
Parmi celles-ci, on compte une érosion des tissus prolabés, une procidence et, moins fréquemment, une perforation vaginale accompagnée d’une éviscération1,4. Une obstruction de l’urètre se produit chez 3 %–30 % des patientes atteintes d’un prolapsus grave; on pourrait envisager l’administration d’un test de créatinine sérique et l’acquisition d’une échographie des reins et de la vessie chez ces patientes5.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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