Un homme de 58 ans qui vivait dans le nord de la Chine s’est présenté à la clinique de dermatologie avec une lésion cutanée asymptomatique sur son avant-bras droit, présente depuis au moins 1 mois. Il était berger et a mentionné que certains de ses moutons avaient développé des lésions cutanées autour de leur bouche 6 semaines auparavant. Lorsque nous l’avons examiné, nous avons constaté la présence d’une lésion érythémateuse ulcéreuse mesurant 1,2 cm de diamètre (figure 1). Nous avons écouvillonné la lésion avant de réaliser un test d’amplification en chaîne par polymérase pour confirmer la présence du virus orf, ce qui s’est avéré positif. Nous avons diagnostiqué une infection à virus orf. Nous n’avons pas prescrit de traitement, mais nous avons demandé au patient que sa lésion demeure propre. Lorsque nous l’avons revu 2 mois plus tard, la lésion s’était résorbée et aucune nouvelle lésion ne s’était manifestée.
Photographie de l’avant-bras d’un homme de 58 ans atteint d’une infection à virus orf, montrant une lésion nodulaire isolée, érythémateuse et ulcérée d’un diamètre de 1,2 cm accompagnée d’une dépression en son centre, ainsi qu’une seconde lésion plus petite causée par le grattage des démangeaisons.
Le virus orf est un virus à ADN qui appartient au genre Parapoxvirus de la famille des Poxviridae. Les moutons et les chèvres en sont les hôtes naturels. Une infection à virus orf chez l’humain se produit presque toujours lorsque la peau éraflée entre en contact avec un animal infecté ou du matériel contaminé. Au Canada, l’incidence de la contamination humaine par virus orf est inconnue, mais au sein de la communauté agricole du Royaume-Uni, environ 30 % des travailleurs du secteur ovin rapportent avoir contracté l’infection1–3. Chez l’humain, elle se manifeste typiquement comme une lésion isolée et asymptomatique sur les doigts, les mains ou les avant-bras. On peut généralement poser le diagnostic de façon clinique; certains fermiers connaissent les manifestations de la maladie et peuvent s’abstenir d’aller chercher des soins médicaux. L’utilisation de gants non poreux lors de la manipulation de moutons ou de chèvres protège contre l’infection. On devrait envisager la mpox (variole simienne), la variole bovine, le panaris herpétique et le nodule du trayeur (aussi connu sous le terme pseudo-variole bovine, causée par le virus Paravaccinia) comme diagnostic différentiel. L’infection à virus orf se résorbe presque toujours de manière spontanée et aucun médicament n’est approuvé pour son traitement. Il est possible que la plaie requière des soins.
Footnotes
Intérêts concurrents : Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement du patient.
Soutien financier: La Fondation pour les sciences naturelles de la Région autonome de Mongolie intérieure a soutenu ce travail (2021ZD15).
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