Une femme de 39 ans (gestité 4, parité 3) à 14 semaines de gestation s’est présentée au service des urgences avec des douleurs pelviennes aiguës et des saignements vaginaux importants. Sa tension artérielle était de 80/40 mm Hg et sa fréquence cardiaque était de 114 battements/min. Elle était afébrile. L’examen clinique a révélé une sensibilité sus-pubienne modérée accompagnée d’une distension. Une échographie réalisée en contexte clinique a montré que son utérus contenait des structures échogènes ayant l’aspect d’une « tempête de neige ». Aucune structure embryonnaire ou fœtale n’était visible. Lors de l’examen au spéculum, le vagin de la patiente était rempli de caillots sanguins accompagnés de vésicules ressemblant à des raisins (figure 1). Nous avons réanimé la patiente à l’aide de fluides administrés par voie intraveineuse et nous lui avons transfusé 4 unités de culots globulaires. Nous avons effectué une dilatation cervicale opératoire d’urgence et une aspiration échoguidée du contenu utérin. On lui a administré 20 UI d’ocytocine sous forme intraveineuse et les saignements vaginaux se sont résorbés. L’examen pathologique a confirmé le diagnostic clinique d’une grossesse môlaire, révélant une môle hydatiforme complète non effractive. Une analyse chromosomique a révélé un caryotype diploïde 46 XX. L’évaluation métastatique de la patiente (constituée d’une radiographie thoracique et d’une échographie abdominopelvienne) était négative. Lors de l’examen de suivi 8 semaines plus tard, son taux sérique de bêta–gonadotrophine chorionique humaine (β hCG) était indétectable.
Une môle hydatiforme est un trouble gestationnel dans lequel un trophoblaste prolifère de manière incontrôlée, formant des vésicules hydropiques1. Une môle hydatiforme complète est diploïde et le résultat d’un ovule anucléé comprenant uniquement de l’ADN paternel en raison de la duplication d’un spermatozoïde ou, plus rarement, de la présence de 2 spermatozoïdes. Une môle partielle est triploïde et le résultat de la fertilisation d’un ovule normal par un spermatozoïde dupliqué ou 2 spermatozoïdes. Aucune de ces grossesses n’est viable2,3. La fréquence des grossesses môlaires varie de moins de 1 : 1000 dans les pays à revenu élevé à plus de 1 : 400 dans les pays à plus faible revenu3,4.
Ces grossesses posent 2 menaces sérieuses à la morbidité et la mortalité maternelles : les hémorragies et la maladie néoplasique. Le risque d’hémorragie diminue avec un diagnostic précoce, avant 12 semaines de grossesse. On diagnostique la néoplasie trophoblastique gestationnelle à l’aide de contrôles périodiques des taux de hCG et d’examens d’imagerie. La présence de données montrant une élévation persistante des taux sériques de hCG ou de métastases situées hors de l’utérus, au bassin, aux poumons ou ailleurs, souligne la nécessité de poursuivre avec des traitements de chimiothérapie3.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun intérêt concurrent déclaré.
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