La cardiomyopathie périnatale (CMPN) se présente avec des symptômes d’insuffisance cardiaque, dont de la dyspnée, de l’orthopnée et de l’œdème des pieds
La cardiomyopathie périnatale se définit comme une insuffiance cardiaque accompagnée d’une fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) inférieure à 45 % dont les symptômes se manifestent au cours du dernier mois de grossesse et jusqu’à 5 mois après l’accouchement chez une personne sans cardiopathie préalable1,2. Les personnes atteintes d’une insuffiance cardiaque progressive ou grave, d’angine ou d’arythmie (chez environ 20 % des patientes) nécessitent un examen et une orientation auprès d’un cardiologue de toute urgence1,3.
L’échocardiographie est critique au diagnostic de la CMPN et à l’exclusion d’autres causes de dysfonction cardiaque
L’échocardiographie est la référence standard pour la quantification de la FEVG et peut mettre en évidence un thrombus ventriculaire gauche qui est causé par une hypercoagulabilité reliée à la grossesse et une hypokinésie du ventricule gauche.
On devrait traiter les patientes pour une insuffisance cardiaque accompagnée d’une FEVG réduite, avec d’importantes modifications spécifiques à la grossesse
Les diurétiques, les bêtabloquants, l’hydralazine, les nitrates et la digoxine sont sécuritaires pendant la grossesse et devraient être employés dans le traitement de la CMPN3. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine sont tératogènes et contre-indiqués pendant la grossesse3. Compte tenu de la haute prévalence des thrombus ventriculaires gauches (10 %–17 %), l’héparine de faible poids moléculaire peut être envisagée en fin de grossesse et jusqu’à 6–8 semaines après l’accouchement lorsque la FEVG est inférieure à une valeur de 30 %–35 %3.
La CMPN est associée à une morbidité substantielle et à la mort
Jusqu’à la moitié des personnes atteintes de CMPN demeureront avec un dysfonctionnement ventriculaire gauche résiduel2,3. Si elle se rétablit, la FEVG se normalisera à une valeur supérieure à 50 %, souvent dans les 3–6 mois suivant le diagnostic3. Les taux estimés de mortalité à long terme (> 5 ans) sont de 7 %–20 % aux États-Unis3.
Les personnes enceintes présentant des antécédents de CMPN doivent être orientées de toute urgence auprès d’un obstétricien et d’un cardiologue
Une éventuelle grossesse n’est pas recommandée si la FEVG ne se rétablit pas à une valeur supérieure à 50 %–55 %, puisque la probabilité d’un décès maternel peut alors atteindre entre 25 % et 50 %4,5. Même si le rétablissement est complet, un risque de rechute de 20 % demeure pour les grossesses subséquentes, ce qui devrait être considéré comme étant à haut risque4.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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