Malgré une diminution de l’incidence des grossesses chez les adolescentes au Canada, la plupart d’entre elles sont non planifiées
Au Canada, les naissances vivantes chez les mères de moins de 19 ans représentaient 5,3 % des cas en 2000, 4 % des cas en 2010 et 1,7 % des cas en 20191. Cependant, plus de 80 % des grossesses de mères adolescentes sont non planifiées et plusieurs sont interrompues2. La Société canadienne de pédiatrie recommande un accès rapide aux méthodes de contraception et des ordonnances à renouvellement annuel afin de diminuer l’incidence des grossesses non planifiées et d’augmenter le taux de poursuite de la contraception3.
Les adolescentes font face à de nombreux obstacles pour accéder à des méthodes de contraception
Plusieurs adolescentes sont inquiètes de leur capacité à payer pour des méthodes de contraception et mentionnent éprouver des difficultés à avoir accès à des soins confidentiels en la matière2. Les professionnels de la santé devraient insister sur les avantages de la confidentialité entre un médecin et sa patiente tout en expliquant les situations d’exception, y compris la nécessité de divulguer les comportements autodestructeurs et les activités se déroulant en situation de vulnérabilité.
Les méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action sont recommandées pour les interventions de première ligne
Parmi les populations où l’utilisation de méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action est élevée, le taux de grossesses chez les adolescentes est en diminution3. Les dispositifs intra-utérins libérant du lévonorgestrel et ceux à base de cuivre sont des exemples de ce type de méthodes efficaces disponibles au Canada3. En 2020, on a approuvé l’utilisation d’un implant libérant de l’étonogestrel (Naxplanon). Comme il est implanté dans la partie supérieure du bras et ne nécessite pas d’examen pelvien, cette option pourrait devenir populaire chez les adolescentes. Après une séance de consultation, la plupart des adolescentes choisissent une méthode contraceptive réversible à longue durée d’action lorsqu’elle est offerte gratuitement, avec un taux d’adoption comparable pour les implants et les dispositifs intra-utérins4.
Lorsque des contraceptifs hormonaux sont prescrits, prenez en considération l’optimisation de la densité minérale osseuse
Au cours de l’adolescence, la minéralisation des os représente jusqu’à 40 % de l’accumulation de la masse osseuse observée à l’âge adulte5. Des études prospectives indiquent que les contraceptifs oraux contenant ≤ 30 μg d’éthinylœstradiol peuvent être insuffisants pour optimiser la densité osseuse5. Les utilisateurs d’acétate de médroxyprogestérone (Depo-Provera) à long terme pourraient subir une diminution de leur densité minérale osseuse; l’interruption de la médication peut renverser la perte de densité5. Les implants et les dispositifs intra-utérins ne semblent pas affecter l’accumulation osseuse.
Encouragez l’utilisation concomitante de méthodes barrières de contraception afin de prévenir les infections transmissibles sexuellement
Environ 50 % de l’ensemble des infections transmissibles sexuellement se produisent au sein du groupe d’âge des 15–24 ans, mais les adolescentes qui emploient des méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action sont 60 % moins susceptibles d’avoir recours au condom, comparativement à celles à qui on a prescrit des contraceptifs oraux6.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.202413
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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