Il est possible de traiter de nombreux cas d’appendicite aiguë non compliquée par antibiothérapie seulement
L’incidence de l’appendicite aiguë est estimée à 75 cas par 100 000 personnes annuellement, et elle est la plus élevée chez les patients de 10–19 ans1. Globalement, 67 % des cas sont des appendicites non perforées1. Selon les conclusions de récents essais randomisés et contrôlés (ERC), jusqu’à 71 % des patients qui consultent pour une première appendicite non compliquée pourraient être traités par antibiothérapie seulement, quoique d’autres études indiquent que 40 % des cas d’appendicite aiguë traités de manière conservatrice devront subir une chirurgie au cours des 5 années suivantes2,3.
Le traitement de l’appendicite par antibiothérapie seulement ne convient pas à tous les patients
Le recours à l’antibiothérapie seulement n’est pas suggéré chez les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, ni chez les patients qui présentent un sepsis ou qui sont immunodéprimés (tableau 1)1,3,4.
Les patients dont les épreuves d’imagerie révèlent des complications sont plus susceptibles de nécessiter un traitement chirurgical
On suggère la tomodensitométrie pour repérer les patients qui présentent des complications ( tableau 1)2,3. La présence de fécalomes est associée à un risque 2 fois plus élevé de récurrence dans les 90 jours suivants2,3.
L’antibiothérapie initiale devrait être administrée par voie intraveineuse (IV) pendant au moins 24 heures
Les patients traités non chirurgicalement devraient recevoir des antibiotiques IV pendant 24–72 heures à l’hôpital pour qu’on puisse surveiller toute exacerbation de la douleur ou détérioration clinique2,3. Souvent, l’antibiothérapie reposera sur l’administration de ceftriaxone IV pendant 24 heures, suivie de 5–10 jours de ciprofloxacine et de métronidazole. On peut aussi utiliser d’autres traitements antibiotiques correspondant aux lignes directrices actuelles pour les infections intraabdominales5.
Tous les patients qui font une appendicite doivent être vus et conseillés par un chirurgien
Selon les données cumulées sur 5 ans de l’ERC finlandais Appendicitis Acuta, le taux de récurrence serait de 40 % (même en l’absence de fécalomes)3. L’appendicectomie demeure une intervention sécuritaire qui a un faible taux de morbidité2. Les cas d’appendicite traités par antibiothérapie nécessiteront un suivi, avec des épreuves d’imagerie ou une endoscopie. Les chirurgiens devraient aborder ces considérations avec les patients pour connaître leurs préférences en matière de traitement dans le cadre d’un processus de prise décision partagée.
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Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.202777
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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