L’adénomyose est une cause fréquente de dysménorrhée et de règles abondantes
L’adénomyose est un trouble gynécologique bénin caractérisé par le développement aberrant des glandes et du stroma de l’endomètre à l’intérieur du myomètre, ce qui entraîne de l’inflammation et une neuroangiogenèse1,2. L’adénomyose accompagne souvent d’autres problèmes gynécologiques et peut embrouiller le tableau clinique (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201607/tab-related-content)1.
L’adénomyose peut toucher toute femme en âge de procréer; son incidence et sa gravité augmentent avec l’âge
On a longtemps cru qu’elle ne touchait que les femmes plus âgées, mais on l’observe maintenant à l’imagerie chez 30 % des femmes de moins de 40 ans1,2. Jusqu’à 30 % des femmes atteintes d’adénomyose sont asymptomatiques, et les symptômes se résorbent après la ménopause; il n’est pas nécessaire de traiter les femmes asymptomatiques ou ménopausées1,3,4.
L’échographie transvaginale est l’épreuve diagnostique de première intention pour l’adénomyose
Toutes les femmes atteintes de dysménorrhée et qui ont des règles abondantes devraient subir une échographie transvaginale pour dépister l’adénomyose et pour exclure d’autres causes structurelles (p. ex., polypes, fibromes). L’échographie transvaginale a une sensibilité de 83,8 % et une spécificité de 63,9 % pour l’adénomyose; en général, il n’est pas nécessaire de procéder à un examen d’imagerie par résonnance magnétique pour confirmer le diagnostic2.
Le traitement médicamenteux permet de maîtriser efficacement les symptômes chez la plupart des femmes atteintes d’adénomyose
On peut commencer un traitement empirique avant l’obtention des résultats de l’échographie. Le dispositif intra-utérin libérant du lévonorgestrel est le traitement le plus étudié. Le plus vaste essai randomisé et contrôlé sur le sujet (n = 86) a conclu à une amélioration comparable du taux d’hémoglobine et de la qualité de vie après 6 mois, comparativement à l’hystérectomie5. Les autres traitements comprennent l’acide tranexamique, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les contraceptifs hormonaux combinés et autres progestatifs (acétate de noréthindrone, médroxyprogestérone, diénogest). Si le traitement initial échoue après 3–6 mois, on suggère une consultation en gynécologie pour envisager d’autres options médicamenteuses (comme les agonistes de la gonadolibérine), interventionnelles ou chirurgicales1,3,5.
Symptomatique ou asymptomatique, l’adénomyose peut affecter la fertilité
Il est approprié d’orienter les patientes de plus de 35 ans en clinique de fertilité si elles ont de la difficulté à concevoir ou font des fausses couches à répétition.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201607
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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