Les corticostéroïdes intranasaux peuvent être utilisés comme traitement principal ou d’appoint pour plusieurs affections inflammatoires de la cavité nasale
Environ 5 % de la population canadienne souffre d’inflammation sinonasale1. Les experts s’entendent généralement sur l’efficacité des corticostéroïdes intranasaux à traiter la rhinite allergique et non allergique, la rhinosinusite aiguë et la rhinosinusite chronique, avec et sans polypose nasale2,3.
Il y a 9 corticostéroïdes intranasaux approuvés au Canada, tous d’une efficacité similaire
Les corticostéroïdes intranasaux agissent sur les réponses inflammatoires hâtives et tardives en inhibant la production de cytokines pro-inflammatoires et d’enzymes inflammatoires, sur la prolifération des lymphocytes et sur l’hypersensibilité différée2,3. Même si l’efficacité des différents corticostéroïdes est similaire2, certains types ont des indications spécifiques (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201266/tab-related-content).
Les corticostéroïdes intranasaux sont sécuritaires, mais les effets indésirables locaux sont fréquents
Une personne sur 10 présente des effets indésirables locaux, tels que sensation de brûlure, picotements, sécheresse et épistaxis2. Les effets indésirables systémiques de ces agents sont très rares et il n’y a pas de corrélation entre leur utilisation et la suppression de l’axe hypothalamo–hypophyso–surrénalien ou une augmentation de la pression intraoculaire4. Une étude a établi un lien entre le dipropionate de béclométhasone et un ralentissement de la croissance chez les enfants4, mais aucun lien n’a été observé avec les autres corticostéroïdes intranasaux. Pour les personnes qui prennent concomitamment des corticostéroïdes par inhalation ou par voie orale, il y a un risque théorique d’accroissement des effets indésirables systémiques; on suggère dans ce cas un corticostéroïde en vaporisateur de seconde génération ayant une faible biodisponibilité (annexe 1)5.
La bonne technique d’administration des corticostéroïdes intranasaux est cruciale pour obtenir l’effet thérapeutique désiré
Les professionnels de la santé doivent enseigner à leur patientèle à ne pas orienter l’applicateur intranasal vers le septum nasal. On y arrive plus facilement en utilisant la main controlatérale pour s’administrer le corticostéroïde (figure 1). Une bonne technique réduira les effets indésirables locaux et favorisera l’observance thérapeutique. Il faut souvent administrer le médicament quotidiennement pendant 8–12 semaines pour obtenir l’effet thérapeutique complet, mais l’observance thérapeutique peut être affectée par le coût (annexe 1).
Il y a moins de corticostéroïdes intranasaux pour les enfants et les femmes enceintes
Pour les enfants, le fuorate de mométasone (≥ 3 ans), le propionate de fluticasone (≥ 4 ans), l’acétonide de triamcinolone (≥ 4 ans) et le ciclésonide (≥ 6 ans) sont approuvés actuellement2. Le budésonide est le seul corticostéroïde intranasal dont l’innocuité pendant la grossesse a été établie6.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201266
Intérêts concurrents: Leigh Sowerby signale avoir reçu des honoraires personnels de Mylan, GSK et Sanofi, et des subventions de GSK, Roche et AstraZeneca, indépendamment des travaux soumis. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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