La sédation procédurale à l’urgence chez l’enfant ======================================================== * Maxim Ben-Yakov * Maala Bhatt ## La sédation procédurale à l’urgence est sûre Environ 1 % des enfants amenés à l’urgence reçoivent une sédation procédurale avant une intervention douloureuse comme la suture d’une lacération, l’incision et le drainage d’un abcès ou une réduction orthopédique1. Chez les enfants en santé, la sédation est associée à des événements indésirables graves (p. ex., apnée, hypotension, bradycardie) dans 1 % des cas1,2. ## On utilisera de préférence un seul sédatif, la kétamine par exemple Dans une cohorte prospective de 6295 enfants, la sédation procédurale par kétamine seulement a provoqué moins d’événements indésirables et a nécessité moins de ventilation à pression positive que toute autre combinaison de médicaments, permettant ainsi la réalisation d’un plus grand nombre d’interventions sans hospitalisation imprévue1. Un laryngospasme s’est produit dans 0,1 %–0,3 % des cas de sédation1,2. Les seules contre-indications absolues à l’utilisation de la kétamine sont un âge inférieur à 3 mois et un trouble psychotique connu ou soupçonné3. ## La prise préalable d’ondansétron réduit le risque de nausées et de vomissements après la sédation La sédation s’ensuit de vomissements chez 5 % des enfants, plus souvent chez ceux de plus de 4 ans qui ont reçu de la kétamine1,2. Un essai clinique randomisé a montré qu’une dose unique d’ondansétron réduisait les vomissements chez les enfants à qui l’on a donné de la kétamine à l’urgence et après leur congé; le risque passe de 18,9 % à 7,8 % (nombre de sujets à traiter = 9)4. En général, l’ondansétron est administré en une seule dose sous forme d’un comprimé à dissolution orale, 15–30 minutes avant la sédation. ## L’utilisation d’opioïdes en prémédication est associée à un risque accru d’événements indésirables Le risque de désaturation en oxygène et de vomissements chez l’enfant est plus élevé quand les opioïdes sont administrés peu avant la sédation (≤ 30 min) comparativement à 3 heures à l’avance (rapports de cotes de 1,9 et de 1,4, respectivement)1,2. Sachant l’effet synergique des opioïdes et des sédatifs, les professionnels de la santé devraient choisir avec soin l’agent de prémédication et le moment de la sédation. ## Le jeûne n’est pas un facteur prédictif indépendant de l’aspiration Il n’est pas rare qu’on fasse fi des lignes directrices sur le jeûne à l’urgence; nous n’avons cependant trouvé aucun cas recensé d’aspiration chez un enfant due à une sédation parentérale. Lors d’une étude de cohorte prospective, la moitié des enfants ne respectaient pas les recommandations, et aucune association entre la durée du jeûne et les événements indésirables n’a été établie5. ## Footnotes * Entrevue avec l’auteur (en anglais) en baladodiffusion : [www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200332/tab-related-content](http://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200332/tab-related-content) * Voir la version anglaise de l’article ici : [www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200332](http://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200332) * **Intérêts concurrents :** Aucun déclaré. Cet article a été révisé par des pairs. ## Références 1. Bhatt M, Johnson DW, Chan J, et al. Risk factors for adverse events in emergency department procedural sedation for children. JAMA Pediatr 2017;171:957–64. 2. Bellolio MF, Puls HA, Anderson JL, et al. Incidence of adverse events in paediatric procedural sedation in the emergency department: a systematic review and meta-analysis. BMJ Open 2016;6:e011384. [Abstract/FREE Full Text](http://www.cmaj.ca/lookup/ijlink/YTozOntzOjQ6InBhdGgiO3M6MTQ6Ii9sb29rdXAvaWpsaW5rIjtzOjU6InF1ZXJ5IjthOjQ6e3M6ODoibGlua1R5cGUiO3M6NDoiQUJTVCI7czoxMToiam91cm5hbENvZGUiO3M6NzoiYm1qb3BlbiI7czo1OiJyZXNpZCI7czoxMToiNi82L2UwMTEzODQiO3M6NDoiYXRvbSI7czoyMzoiL2NtYWovMTkyLzQ5L0UxNzgzLmF0b20iO31zOjg6ImZyYWdtZW50IjtzOjA6IiI7fQ==) 3. Green SM, Leroy PL, Roback MG, et al. An international multidisciplinary consensus statement on fasting before procedural sedation in adults and children. Anaesthesia 2020;75:374–85. [PubMed](http://www.cmaj.ca/lookup/external-ref?access_num=http://www.n&link_type=MED&atom=%2Fcmaj%2F192%2F49%2FE1783.atom) 4. Langston WT, Wathen JE, Roback MG, et al. Effect of ondansetron on the incidence of vomiting associated with ketamine sedation in children: a double-blind, randomized, placebo-controlled trial. Ann Emerg Med 2008;52:30–4. [CrossRef](http://www.cmaj.ca/lookup/external-ref?access_num=10.1016/j.annemergmed.2008.01.326&link_type=DOI) [PubMed](http://www.cmaj.ca/lookup/external-ref?access_num=18353503&link_type=MED&atom=%2Fcmaj%2F192%2F49%2FE1783.atom) [Web of Science](http://www.cmaj.ca/lookup/external-ref?access_num=000257596500009&link_type=ISI) 5. Bhatt M, Johnson DW, Taljaard M, et al. Association of preprocedural fasting with outcomes of emergency department sedation in children. JAMA Pediatr 2018;172:678–85.