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Résumé
Recherche
Vitamin D–deficiency rickets among children in Canada
Leanne M. Ward MD, Isabelle Gaboury MSc, Moyez Ladhani MD, Stanley Zlotkin MD PhD
Department of Pediatrics (Ward), Children’s Hospital of Eastern Ontario, University of Ottawa, Ottawa (Ont.); Chalmers Research Group (Gaboury), Children’s Hospital of Eastern Ontario Research Institute, University of Ottawa, Ottawa (Ont.); Department of Pediatrics (Ladhani), Hamilton Health Sciences Centre, McMaster Children’s Hospital, McMaster University, Hamilton (Ont.); Departments of Paediatrics, Nutritional Sciences and Public Health Sciences et le Centre for International Health (Zlotkin), University of Toronto ( Ont.); et la Division of Gastroenterology, Hepatology and Nutrition, et le Child Health and Evaluative Sciences program (Zlotkin), The Hospital for Sick Children, Toronto (Ont.).
Correspondance : Dr Leanne M. Ward, Rm. 250H, Research Institute, Children’s Hospital of Eastern Ontario, 401 Smyth Rd., Ottawa ON K1H 8L1; fax 613 738 4236; Lward{at}cheo.on.ca
Contexte : Des rapports régionaux et anecdotiques font craindre que le rachitisme par carence en vitamine D persiste au Canada en dépit des lignes directrices sur sa prévention. Nous avons cherché à déterminer l’incidence et les caractéristiques cliniques du rachitisme par carence en vitamine D chez les enfants vivant au Canada.
Méthodes : On a sondé au total 2325 pédiatres canadiens une fois par mois, du 1er juillet 2002 au 30 juin 2004, dans le contexte du Programme canadien de surveillance pédiatrique pour déterminer l’incidence, la distribution géographique et le profil clinique des cas confirmés de rachitisme par carence en vitamine D. Nous avons calculé les taux d’incidence fondés sur le nombre de cas confirmés par rapport au produit de la durée de la période d’étude (deux ans) multiplié par les estimations de la population selon le groupe d’âge.
Résultats : Il y a eu 104 cas confirmés de rachitisme par carence en vitamine D au cours de la période d’étude. Le taux annuel global d’incidence s’est établi à 2,9 cas pour 100 000 habitants. Les taux d’incidence étaient les plus élevés chez les enfants du Nord (Territoire du Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut). L’âge moyen au diagnostic était de 1,4 an (écart-type [ET], 0,9; min–max 2 semaines–6,3 ans). Soixante-huit enfants (65 %) avaient vécu en milieu urbain la majeure partie de leur vie et 57 (55 %) des cas ont été repérés en Ontario. Quatre-vingt-douze (89 %) des enfants avaient une peau de couleur moyennement foncée ou foncée. Quatre-vingt-dix-huit (94 %) avaient été allaités et trois enfants (2,9 %) avaient reçu du lait maternisé normal. Aucun des enfants allaités n’avait reçu de supplément de vitamine D conformément aux lignes directrices en vigueur (400 UI/j). Les facteurs de risque maternels comprenaient une exposition limitée au soleil et le manque de vitamine D provenant de l’alimentation ou de suppléments au cours de la grossesse et de la lactation. La majorité des enfants présentaient une morbidité importante sur le plan clinique au moment du diagnostic, y compris des crises d’épilepsie attribuables à l’hypocalcémie (20 cas, 19 %).
Interprétation : Le rachitisme par carence en vitamine D est persistant au Canada, particulièrement chez les enfants du Nord et chez ceux qui ont la peau foncée et sont allaités sans recevoir de suppléments appropriés de vitamine D. Comme on n’a pas signalé d’enfants allaités ayant reçu régulièrement de la vitamine D (400 UI/j) dès la naissance et atteints de rachitisme, les lignes directrices en vigueur sur la prévention du rachitisme peuvent être efficaces, mais elles ne sont pas appliquées avec uniformité.
Les enfants nés de mères atteintes d’une carence profonde en vitamine D, y compris ceux qui ont reçu du lait maternisé normal pour nourrissons, semblent constituer l’exception. Dans de tels cas, il se peut que les lignes directrices en vigueur ne suffisent pas pour sauver les nourrissons atteints d’une carence en vitamine D.