Data supplements
Résumé
Rate of methadone use among Aboriginal opioid injection drug users
Evan Wood MD PhD, Julio S. Montaner MD, Kathy Li MSc, Lucy Barney RN MSN, Mark W. Tyndall MD ScD, Thomas Kerr PhD
British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS (Wood, Montaner, Li, Tyndall, Kerr), St. Paul’s Hospital; Department of Medicine (Wood, Montaner, Kerr), University of British Columbia; et British Columbia Centre for Disease Control (Barney), Vancouver (Colombie-Britannique)
Correspondance : Dr Evan Wood, British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS, Rm. 608, 1081 Burrard St., Vancouver BC V6Z 1Y6; fax 604 806-9044; [email protected]
Contexte : Des études antérieures ont démontré que l’utilisation de drogues injectables telles que l’héroïne entraîne chez les Autochtones des taux élevés de préjudices pour la santé. Le traitement d’entretien à la méthadone est l’une des interventions les plus efficaces pour contrer ces préjudices. Nous avons évalué le taux d’utilisation de la méthadone dans une cohorte d’utilisateurs d’opioïdes injectables à Vancouver et cherché à savoir s’il y avait un lien entre l’utilisation de la méthadone et l’ethnie autochtone.
Méthodes : À partir de données recueillies dans le cadre d’une étude sur les utilisateurs de drogues injectables réalisée à Vancouver de mai 1996 à novembre 2005, nous avons cherché à savoir s’il y avait un lien entre l’ethnie autochtone et l’utilisation de la méthadone, au moyen de l’équation d’estimation généralisée et de l’analyse de régression de Cox. Nous avons comparé l’utilisation de la méthadone chez les Autochtones et les non-Autochtones qui utilisaient des drogues injectables au moment de l’inscription à l’étude et pendant la période de suivi, et nous avons calculé le temps écoulé avant la première utilisation de la méthadone chez les personnes qui ne l’utilisaient pas au moment de l’inscription.
Résultats : Au cours de la période de l’étude, on a recruté 1603 utilisateurs de drogues injectables (435 Autochtones, 1168 non-Autochtones). Au moment de l’inscription, 54 (12,4 %) des participants autochtones utilisaient de la méthadone comparativement à 247 (21,2 %) des participants non autochtones (coefficient de probabilité [CP] 0,53; intervalle de confiance [IC] à 95 %, 0,38–0,73, p < 0,001). Chez les 1351 (84,3 %) participants qui prenaient de l’héroïne, les Autochtones ont été moins susceptibles d’utiliser la méthadone pendant toute la période de suivi (CP rajusté, 0,60; IC à 95 %, 0,45–0,81, p < 0,001). Chez les personnes qui prenaient de l’héroïne mais ne prenaient pas de méthadone au moment de l’inscription, on a établi un lien entre l’ethnie autochtone et un délai plus long entre l’inscription et la première utilisation de la méthadone (risque relatif rajusté, 0,60; IC à 95 %, 0,49–0,74, p < 0,001).
Interprétation : L’utilisation de la méthadone était plus faible chez les Autochtones que chez les non-Autochtones qui utilisaient des drogues injectables. Des interventions adaptées sur le plan culturel conjuguées à la participation totale de la communauté touchée s’imposent si l’on veut s’attaquer à cette disparité.