«Le JAMC? Je ne le lis jamais. Il ne m'apporte pas grand-chose». (Commentaire formulé par un ophtalmologiste dans une récente enquête sur le lectorat.)
Les enquêtes sur le lectorat du JAMC nous apprennent que les médecins consacrent en moyenne 27.9 minutes à la lecture de chaque numéro. Ces enquêtes nous indiquent en outre que la plupart des lecteurs du JAMC reçoivent au moins une autre revue médicale, qui traite habituellement de leur propre spécialité. De plus, tandis que les publications imprimées luttent pour retenir l'attention des cliniciens occupés, le contexte de la lecture et de la rédaction scientifiques s'est transformé. Les chercheurs, lorsqu'ils publient leurs résultats, ne sont plus assujettis aux limites matérielles de la page imprimée. La publication sur support électronique uniquement constitue de plus en plus le moyen de prédilection pour diffuser rapidement les connaissances nouvelles. Par exemple, Biomed Central publie uniquement sur support électronique plus de 30 revues, qui sont indexées dans MEDLINE (www.biomedcentral.com). Les obstacles qui s'élèvent devant les lecteurs sont également réduits, maintenant que des revues critiquées par les pairs s'inscrivent à PubMed Central (www.pubmedcentral.nih.gov)1. Dans ce meilleur des mondes, force est de constater que le rôle des rédacteurs de revues médicales a un peu changé. On attache moins d'importance à la publication d'autant de travaux de recherche que le permettent les ressources, et davantage au renforcement des exigences de qualité et de pertinence des recherches sur support papier.
Par ailleurs, le volume des renseignements auxquels les médecins ont accès semble inversement proportionnel à leur applicabilité. Les cliniciens doivent répondre à des questions lors de chaque rencontre avec un patient, mais il semble de plus en plus difficile de dénicher ces renseignements précis, qui doivent bien être «quelque part» dans toute cette masse d'information2. Les recensions systématiques et narratives des recherches originales publiées sont utiles puisqu'elles compilent de façon réfléchie et méthodique ces études, auxquelles les praticiens peuvent ainsi avoir accès. Au cours de la prochaine année, les lecteurs du JAMC trouveront dans ces pages un certain nombre de ces recensions qui traiteront des progrès réalisés récemment dans des domaines allant de la maladie de Graves aux syndromes des anti-phospholipides, en passant par l'insuffisance cardiaque globale.
L'applicabilité et la pertinence sont aussi les pierres de touche d'une nouvelle section lancée dans ce numéro : Dans la pratique. Composée de brefs articles qui intéresseront les cliniciens, la section Dans la pratique ne manquera pas d'être informative et divertissante. Certaines chroniques bien établies du JAMC figureront sous cette rubrique, y compris Santé publique et Aperçu clinique (rebaptisée «Dans les écrits»). Une chronique critiquée par les pairs et fondée sur des études de cas, intitulée Au chevet, fera ses débuts dans le prochain numéro en présentant un premier article d'une série sur la néphrologie. Une nouvelle page d'Alertes médicales et pharmaceutiques tiendra les médecins au courant des nouveaux renseignements sur les effets indésirables des médicaments. À l'aide de la participation de nos lecteurs, Images cliniques jettera un regard nouveau sur la pratique médicale d'un point de vue clinique tourné vers la technologie3. Plus tard au cours de l'année, nous lancerons, parallèlement aux articles présentés «Dans la pratique», des groupes d'études en direct qui satisferont aux exigences officielles de la formation continue. La section Dans la pratique est dirigée par notre stagiaire post-doctoral en rédaction, Eric Wooltorton. Il acceptera volontiers vos idées et commentaires (eric.wooltorton@cma.ca).
Nous poursuivons ainsi notre chemin. Nous croyons être sur la bonne voie. Comme la conjointe d'un lecteur nous l'a récemment confié, «votre revue s'améliorer sûrement : mon mari a cessé de s'en servir pour composter le jardin». — JAMC