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Résumé
Effect of regulatory warnings on antidepressant prescription rates, use of health services and outcomes among children, adolescents and young adults
Laurence Y. Katz MD, Anita L. Kozyrskyj PhD, Heather J. Prior MSc, Murray W. Enns MD, Brian J. Cox PhD, Jitender Sareen MD
From the Department of Psychiatry (Katz, Enns, Cox, Sareen), University of Manitoba; and the Manitoba Centre for Health Policy, Department of Community Health Sciences (Kozyrskyj, Prior), University of Manitoba, Winnipeg, Man.
Correspondance : Dr Laurence Katz, Department of Psychiatry, University of Manitoba, Rm. PZ-162, 771 Bannatyne Ave., Winnipeg MB R3E 3N4; fax 204 787-4975; lkatz{at}hsc.mb.ca
Contexte : Les instances de réglementation du monde entier, y compris Santé Canada, ont émis des mises en garde au sujet de la prescription d’antidépresseurs aux enfants et aux adolescents. Nous avons voulu déterminer si la mise en garde de Santé Canada avait eu les effets escomptés sur les habitudes de prescription et sur les issues cliniques et si on avait pu en observer des conséquences imprévues sur la santé.
Méthodes : Les auteurs ont analysé les chiffres provenant de bases de données sur les ordonnances et les soins de santé concernant plus de 265 000 enfants, adolescents et jeunes adultes annuellement afin de vérifier si des changements avaient affecté les taux de prescription d’antidépresseurs, l’utilisation des services de santé et les issues cliniques chez ces populations au cours des 9 années précédant et des 2 années suivant la mise en garde de Santé Canada. Nous avons aussi analysé les données relatives à des changements imprévus de ces taux chez les patients atteints de troubles anxieux. Nous avons utilisé les jeunes adultes à titre de groupe témoin car ils n’étaient pas visés par la mise en garde.
Résultats : Après la mise en garde, le taux de prescription d’antidépresseurs a diminué chez les enfants et les adolescents (risque relatif RR 0,86, intervalle de confiance IC à 95 % 0,81 à 0,91) et chez les jeunes adultes (RR 0,90, IC à 95 % 0,86 à 0,93). Les consultations pour dépression en service externe ont diminué chez les enfants et les adolescents (RR 0,90, IC à 95 % 0,85 à 0,96) et chez les jeunes adultes (RR 0,91, IC à 95 % 0,87 à 0,96). Le taux de suicides réussis chez les enfants et les adolescents a significativement augmenté après la mise en garde (RR 1,25, IC à 95 % 1,08 à 1,44; taux annuel par 1000 = 0,04 avant et 0,15 après la mise en garde). On n’a noté aucun changement correspondant quant au taux de suicides réussis chez les jeunes adultes (RR 1,01, IC à 95 % 0,93 à 1,10; taux annuel par 1000 = 0,15 avant et 0,22 après la mise en garde). Pour les patients souffrant de troubles anxieux, les taux de prescription n’ont pas changé chez les enfants et les adolescents, à l’exception d’une baisse du recours aux inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine autres que la fluoxétine, tandis qu’ils ont changé chez les jeunes adultes de la même manière que les taux globaux de prescription d’antidépresseurs. On a aussi noté une baisse significative du taux de consultations médicales pour troubles anxieux chez les jeunes adultes après la mise en garde.
Interprétation : Les avis et mises en garde en matière de santé émis par des instances de réglementation peuvent avoir des conséquences imprévues sur la prestation des soins, les services de santé prodigués et les issues cliniques. D’autres efforts s’imposent si l’on veut que les mises en garde en matière de santé n’entraînent pas de préjudices imprévus.