Résumé
Anticoagulation intensity and outcomes among patients prescribed oral anticoagulant therapy: a systematic review and meta-analysis
Natalie Oake MSc, Alison Jennings MA, Alan J. Forster MD MSc, Dean Fergusson PhD, Steve Doucette MSc, Carl van Walraven MD MSc
Contexte : Chez les patients sous anticoagulothérapie orale, il faut établir un équilibre entre le risque hémorragique et le risque thromboembolique. Nous avons tenté de déterminer le lien entre l’intensité du traitement anticoagulant et le risque de complications hémorragiques et thromboemboliques. Nous avons également cherché à déterminer l’issue thérapeutique potentielle de l’anticoagulothérapie chez les patients selon que la dose est insuffisante ou trop élevée.
Méthodes : Nous avons interrogé les bases de données MEDLINE, EMBASE et CINAHL et le Registre central Cochrane des études contrôlées afin de recenser les études ayant porté sur des patients sous anticoagulothérapie et ayant fait état des années-personnes d’observation et du nombre d’hémorragies ou de thromboembolies associées à trois éventails distincts ou plus de valeurs de RNI (rapport normalisé international). Nous avons estimé le risque global relatif et absolu de complications spécifique à l’intensité de l’anticoagulation.
Résultats : Nous avons inclus 19 études. Le risque hémorragique augmentait significativement avec les rapports normalisés internationaux élevés. Comparativement au rapport thérapeutique de 2–3, le risque relatif (RR) d’hémorragie (et intervalle de confiance IC à 95 %) a été de 2,7 (1,8–3,9; p < 0,01) avec un rapport de 3–5, et de 21,8 (12,1–39,4; p < 0,01) avec un rapport supérieur à 5. Le risque thromboembolique augmentait significativement lorsque les rapports étaient inférieurs à 2, avec un risque relatif de 3,5 (IC à 95 %, 2,8–4,4; p < 0,01). Le risque de complications hémorragiques ou thromboemboliques a été plus faible avec les rapports de 3– 5 (RR 1,8, IC à 95 %, 1,2–2,6) qu’avec les rapports inférieurs à 2 (RR 2,4, IC à 95 %, 1,9–3,1; p = 0,10). Nous avons constaté qu’un rapport de 2–3 était associé au risque absolu (RA) de complications le plus faible (RA 4,3 % par année, IC à 95 %, 3,0–6,3).
Conclusions : Les risques d’hémorragie et de thromboembolie sont minimisés lorsque les rapports normalisés internationaux se situent à 2–3. Les rapports qui sont modérément plus élevés que ces valeurs thérapeutiques semblent sécuritaires et plus efficaces que les rapports subthérapeutiques.
Affiliations : Department of Medicine, University of Ottawa, and the Clinical Epidemiology Program, Ottawa Health Research Institute (Oake, Jennings, Forster, Fergusson, Doucette, van Walraven), Ottawa, Ont.; and the Institute for Clinical Evaluative Sciences (van Walraven), Toronto, Ont.
Correspondance : Dr Carl van Walraven, Clinical Epidemiology Program, Ottawa Health Research Institute, Rm. ASB1-003, Ottawa Hospital, Civic Campus, 1053 Carling Ave., Ottawa ON K1Y 4E9 ; fax 613 761-5355; carlv{at}ohri.ca